Bibliothèque Municipale de
Belfort

Ouvrages d’André Beucler

Paysages et Villes russes. Paris : Gallimard, 1927.

Vallée du Doubs. Paris : Emile-Paul Frères, 1928.

Caucase. Paris : Éd. Emile-Paul Frères, 1931.

Mon chat. Paris : Gallimard, 1930 (première éd.) et Paris : Memo, 2006 (Coll. des Trois Ourses).

Autres

Cousu de fil rouge : voyages des intellectuels français en Union soviétique / Sophie Cœuré et Rachel Mazuy (dir.). Paris : CNRS, 2012.

Russie 1927 / Alfred Fabre-Luce. Grasset, 1927.

Le spectacle de la Révolution / Gianni Haver (dir.). Lausanne : Antipodes, 2017.

La génération qui a gaspillé ses poètes / Roman Jakobson. Paris : Alia, 2001.

Connaissance des arts, Hors série « Icônes de l’art moderne La collection Chtchoukine », 2016 (à voir car Beucler parle longuement dans son premier carnet de cette collection).

Kino : histoire du cinéma russe et soviétique / Jay Leyda. Lausanne, L'Age d'homme, 1976 (première parution en anglais en 1960), traduit de l'anglais par Claude-Henri Rochat.

Croire plutôt que voir ? Voyages en Russie soviétique (1919-1939) / Rachel Mazuy. Paris : Odile Jacob, 2002.

Partir en Russie soviétiques : voyages, séjours et missions des Français entre 1917 et 1944 / Rachel Mazuy. Thèse pour le doctorat d’histoire, sous la dir. de Jean-Pierre Azéma. IEP de Paris, 1999.

À pleine voix : anthologie poétique 1915-1930 / Vladimir Maïakovski. Paris : Gallimard, 2005.

Sous les plis du drapeau rouge / Pierre Znamensky. Rodez : Rouergue, 2010. (la consultation de cet ouvrage permet de visualiser, au travers des différents drapeaux, ce qu’écrit Beucler, les peuples de l’Union, les cultures variées et l’évolution du régime)

Le wagon plombé suivi de Voyage en Russie et de Sur Gorki / Stefan Zweig ; trad. de l’allemand par Olivier Mannoni. Paris : Petite Biblio classiques, 2017 (à consulter pour comprendre l’importance de la Grande Guerre sur le retour de Lénine en Russie).

Cette causerie, "André Beucler au pays des Soviets", fait suite à une communication présentée lors d'une journée d'études à l'Université de Nanterre, "Beucler par voie d'affiches" dont les actes seront publiés en 2018 aux Presses Universitaires de Franche-Comté.

Sitographie

www.andrebeucler.com/

https://kunstmuseumbasel.ch/fr/expositions/2017/chagall pour l’exposition Chagall, Les années charnières 1911-1919.

L’écrivain André Beucler (1898-1985), né à Saint-Pétersbourg, d’un père français originaire de Bondeval dans le Doubs et d’une mère russe, fille de général, a passé son enfance dans la Russie des tsars. L’enfant quitte l’empire russe en 1908 pour venir à Belfort poursuivre ses études.

(voir sur le site de l’Association André Beucler sa biographie détaillée, importante car l’histoire familiale permet de comprendre son rapport à l’URSS.)

En 1927, les nombreux voyageurs, invités pour les commémorations du dixième anniversaire de la Révolution, confortent leurs opinions politiques : « Ils croient plutôt qu’ils ne voient ». Tel n’est pas le cas de Beucler, russophone. L’écrivain perçoit ce qui l’entoure sans œillère idéologique et sans traduction. Paysages et villes russes (1928), son premier carnet de voyage, témoigne d’un homme empathique sans acrimonie, malgré le départ contraint de ses parents après la Révolution, enthousiaste à l’élan créateur de l’avant-garde qui a porté le souffle révolutionnaire. Mais la liberté confisquée le frappe çà et là. Néanmoins, il ne réduit pas son pays natal au seul système politique : en l’appréhendant dans une durée polyphonique, il rappelle l’importance de la culture dans l’identité d’un pays. Il livre, à contre-courant, le témoignage sincère d’un homme de bonne volonté qui découvre sur le palimpseste de l’ancienne Russie les multiples facettes de la nouvelle. Caucase (1931), son second carnet, témoigne du même regard affectueux pour les personnes et les artistes, mais marque aussi une évolution, une dénonciation du régime soviétique qu’abhorrait Natacha, sa jeune épouse.

Beucler ne ressemble en rien à ces écrivains fustigés par Zweig, qui, « au bout de dix jours » ont écrit un livre sur la Russie… « Quand on ne parle pas le russe, quand on n’a vu que les capitales Moscou et Leningrad, c’est-à-dire seulement les deux yeux du géant russe, quand on est en outre incapable de faire la comparaison entre le nouvel ordre révolutionnaire et la situation qui existait sous le tsar, pour l’avoir connue auparavant, on ferait mieux selon moi, pour être honnête de renoncer à la prophétie et aux découvertes pathétiques. On ne peut restituer que des impressions, dans ce qu’elles avaient de coloré et de fugace, sans leur attribuer aucune autre valeur ni prétention que les principes qui jouent justement le plus grand rôle aujourd’hui quand on parle de la Russie : ne pas exagérer, ne pas déformer et surtout ne pas mentir. » (Stefan Zweig, Voyage en Russie, p. 72-73)