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Une nuit aux échecs



"49e nuit. Histoire du roi Omar al-Némân"


Alors la jeune femme se leva et vint prendre Scharkân par la main et le fit s'asseoir à ses côtés et lui dit : "Prince Scharkân, sans doute joues-tu aux échecs." Il dit : "Certes, ô ma maîtresse, mais, de grâce ! ne sois point comme celle dont se plaint le poète :

Je parle en vain ! Broyé par l'amour, que ne puis-je à sa bouche heureuse me désaltérer et, d'une gorgée à ses lèvres bue, respirer la vie !
Ce n'est point qu'elle me néglige ou ne soit point pour moi pleine d'attentions ; ce n'est point qu'elle diffère de faire porter le jeu d'échecs pour me distraire. Mais est-ce là la distraction ou le jeu dont a soif mon âme ?
Et d'ailleurs, pourrais-je lui tenir tête, moi qui suis fasciné par le jeu en coulisse de ses yeux, les regards de ses yeux qui pénètrent mon foie ! "

Mais la jeune femme, souriante, approcha les échecs et commença le jeu. Et Scharkân, chaque fois que c'était son tour, au lieu de faire attention à son jeu, la regardait au visage, et il jouait tout de travers, mettant le cheval à la place de l'éléphant et l'éléphant à la place du cheval. Alors elle se mit à rire et lui dit : "Par le Messie ! que ton jeu est savant !" Il répondit : "Oh ! mais c'est la première partie. D'ordinaire ça ne compte pas !" Et l'on rangea le jeu de nouveau. Mais elle le vainquit une seconde fois, et une troisième, quatrième, et cinquième fois. Puis elle lui dit : "Voici qu'en toutes choses tu es vaincu ! " Il répondit : "Ô ma souveraine, il sied d'être le vaincu d'une partenaire telle que toi !"


Les Mille et Une Nuits, traduction de Joseph-Charles Mardrus, Robert Laffont, "Bouquins", 1990.



Jeu d'échecs. Grotesques. Traité du jeu d'échecs, des marelles et des tables par Nicolas de Nicolaï [Auteur], manuscrit [Moyen-Age]. ©BnF

Nous sommes trente-deux, tous fort beaux, faits au tour



Le jeu des échecs a tenté la verve des amateurs de charades, et dans le recueil publié en 1767 chez la veuve Duchesne, rue Saint-Jacques, « Au Temple du Goût », nous trouvons la pièce suivante, qui est fort élégamment écrite :
 
 
Nés d’un père commun peut-être en même jour,
Nous sommes trente-deux, tous fort beaux, faits au tour
Sous deux chefs différents nous faisons deux armées,
Et de nos commandants nous portons les livrées ;
Quoique ennemis mortels en tout temps et saison,


Nous couchons pêle-mêle en la même maison.
Nous y vivons en paix ; mais nous n’en sortons guère,
Que pour nous déclarer une cruelle guerre.
Celui qui nous commande est tant soit peu poltron ;
Il évite les coups, et craint fort la prison.
La princesse, au contraire, ainsi qu’une amazone,
Aux périls les plus grands expose sa personne.
Au fort de la mêlée un courageux soldat
Souvent change de sexe et gagne le combat.

Poème cité par Henry René D’Allemagne in Récréation et passe-temps, Librairie Hachette, [s.d.]





Echecs de Charlemagne. Les quatre cavaliers. Ivoires de l' Atelier de Salerne, 1080-1100. ©BnF

Le Café de la Régence décrit par Diderot en ouverture du 'Neveu de rameau'


Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid, c’est mon habitude d’aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C’est moi qu’on voit, toujours seul, rêvant sur le banc d’Argenson. Je m’entretiens avec moi-même de politique, d’amour, de goût ou de philosophie. J’abandonne mon esprit à tout son libertinage. Je le laisse maître de suivre la première idée sage ou folle qui se présente, comme on voit dans l’allée de Foy nos jeunes dissolus marcher sur les pas d’une courtisane à l’air éventé, au visage riant, à l’œil vif, au nez retroussé, quitter celle-ci pour une autre, les attaquant toutes et ne s’attachant à aucune. Mes pensées, ce sont mes catins. Si le temps est trop froid, ou trop pluvieux, je me réfugie au café de la Régence ; là je m’amuse à voir jouer aux échecs. Paris est l’endroit du monde, et le café de la Régence est l’endroit de Paris où l’on joue le mieux à ce jeu. C’est chez Rey que font assaut : Legal le profond, Philidor le subtil, le solide Mayot; qu’on voit les coups les plus surprenants, et qu’on entend les plus mauvais propos; car si l’on peut être homme d’esprit et grand joueur d’échecs, comme Legal, on peut être aussi un grand joueur d’échecs, et un sot, comme Foubert et Mayot.

Le Neveu de Rameau / Diderot. - Librairie générale française, 1989



Illustration pour une édition de 1875 du Neveu de Rameau. Gravure de Dubouchet.

© Ph. Coll. Archives Larousse.


Échecs, par Jorge Luis Borges


I

Dans leur coin, bien gravement, les joueurs

Guident les lentes pièces. L'échiquier

Jusqu'à l'aube les suspend au sévère

Terrain où se haïssent deux couleurs.

Les formes, au-dedans, rayonnent de magiques

Rigueurs : tour homérique, agile

Cavalier, dame en armure, ultime roi,

Fou tortueux et pions agresseurs.

Quand les joueurs se seront retirés

Et quand le temps les aura consumés,

Le rite assurément se poursuivra.

En Orient s'est embrasée cette guerre

Dont le théâtre est aujourd'hui la terre.

Ce jeu, tout comme l'autre, est infini.

  

II

Tous, frêle roi, oblique fou, ou bien reine

Opiniâtre, tour verticale et pions madrés,

Sur le parcours en noir et blanc de leur chemin

Recherchent et livrent une bataille rangée.

Ils ne savent pas que la singulière main

Du joueur qui les tient gouverne leur destin,

Ils ne savent pas qu'une rigueur de diamant

Asservit leur vouloir mais aussi leur parcours.

Le joueur, à son tour, se trouve prisonnier

(D'Omar est la sentence) d'un tout autre échiquier

Bâti de noires nuits et de blanches journées.

Dieu pousse le joueur et le joueur la pièce.

Quel dieu, derrière Dieu, débute cette trame

De poussière et de temps, de rêve et d'agonies ?
 

Jorge Luis Borges, Échecs

(Traduit par Jean-Pierre Bernès, Œuvres complètes, II, Gallimard, La Pléiade, 1999)




Jeu d'échecs. De chaque coté du jeu on voit des combats ; à gauche, des fantassins, à droite, des cavaliers (1629). Graveur non identifié, 1629. ©BnF

Murphy (1938) de Samuel Beckett


La partie jouée entre le héros éponyme du roman et Monsieur Endon est non pas métaphorique mais bien réelle, les 43 coups des deux adversaires étant indiqués et commentés par le narrateur. […]

En ce qui concerne la structure globale du roman, la partie ne constitue pas simplement un paroxysme menant presque directement à la mort « accidentelle » du héros, mais elle débouche sur une vision, sorte d’épiphanie. A la suite de son abandon de la partie, Murphy réussit enfin à entrer en contact avec la réalité qui lui avait échappé jusque-là : le Rien. Le Rien constitue son paradis. Ainsi, le jeu d’échecs et la stratégie de la partie conduisant le héros à l’abandon (ne) riment – littéralement – à « Rien ».

Voici la partie :



Scènes de plage [2 hommes jouant aux échecs les pieds dans l'eau] : [photographie de presse] / [Agence Rol].. août 1922. ©BnF


Les Blancs (Murphy) 

 Les Noirs (Endon) (a)


  1. e4 (b)
  2. Ch3
  3. Tg1
  4. Cc3
  5. Cd5 (c)
  6. Th1
  7. Cc3
  8. Cb1
  9. Cg1
10. g3 (e)
11. Ce2 
12. g4
13. Cg3
14.Fe2
15. d3
16. Dd2
17. Rd1
18. Cc3 (g)
19. Tb1
20. Ca4
21. b3
22. Tg1
23. Fb2
24. Rc1
25. Fc3 (i)
26. b4
27. Dh6 (j)
28. Df6
29. Fe5
30. Cc5 (l) 
31. Ch1 (n) 
32. Rb2 ! !
33. Rb3
34. Ra4
35. Ra5
36. Ff4
37. Dc3
38. Ca6 (p)
39. Rb5
40. Ra5
41. Dc6
42. Rb5
43. Ra5


  1. Ch6
  2. Tg8
  3. Cc6
  4. Ce5
  5. Th8
  6. Cc6
  7. Cg8
  8. Cb8 (d)
  9. e6
10. Ce7
11. Cg6
12. Fe7
13. D6
14. Dd7
15. Rd8 (f)
16. De8
17. Cd7
18. Tb8
19. Cb6
20. Fd7
21. Tg8
22. Rc8 (h)
23. Df8
24. Fe8
25. Ch8
26. Fd8
27. Ca8 (k)
28. Cg6
29. Fe7
30. Rd8 (m)
31. Fd7
32. Th8
33. Fc8
34. De8 (o)
35. Cb6
36. Cd7
37. Ta8
38. Ff8
39. Ce7
40. Cb8
41. Cg8
42. Re7 (q)
43. Dd8 (r)



Et les Blancs abandonnent.

Voici maintenant les commentaires du narrateur :

(a) Monsieur Endon prenait toujours les Noirs. Si on lui proposait de prendre les Blancs, il rentrait pour ainsi dire la tête sous l'aile, sans le moindre signe, de rancune.

(b) Cause primaire de toutes les difficultés subséquentes des Blancs.

(c) Mauvais, mais apparemment rien de mieux.

(d) Bel et ingénieux début, appelé parfois le "bol d'air".

(e) Mal jugé.

(f) Jamais vu au café de la Régence, rarement au Divan de Simpson.

(g) Le drapeau de détresse.

(h) Exquisément joué.

(i) Il est difficile de concevoir une situation plus déplorable que celle des infortunés Blancs en ce moment.

(j) L'ingéniosité du désespoir.

(k) Les Noirs ont maintenant un jeu irrésistible.

(l) L'entêtement avec lequel les Blancs s'acharnent à perdre une pièce est digne de tout éloge.

(m) À ce point Monsieur Endon, sans même se donner la peine de dire : "J'adoube", mit sens dessus, dessous, son Roi et la Tour de sa Dame, posture qu'ils devaient garder jusqu'à la fin de la partie.

(n) Coup de repos un peu tardif.

(o) Monsieur Endon ne donnant pas échec de vive voix, ni autrement le moindre signe de savoir qu'il attaquait le Roi de son adversaire, ou plutôt vis-à-vis, Murphy était dispensé, conformément à la loi 18, de s'en occuper. Mais cela aurait été admettre que le salut était adventice.

(p) Il n'est pas au pouvoir de la parole écrite d'exprimer l'angoisse d'âme qui inspira aux Blancs cette abjecte offensive.

(q) La fin de ce solitaire est admirablement jouée par Monsieur Endon.

(r) Insister davantage serait frivole et vexatoire, et Murphy abandonne.


Le  commentaire du narrateur continue : « Suivant le quarante-troisième coup de Monsieur Endon, Murphy fixa longuement l'échiquier avant de coucher doucement son Roi sur le flanc, et puis longuement encore après cet acte de soumission. »


La perversion du jeu. La partie d’échecs dans ‘Murphy’ de Samuel Beckett par Edward Bizub in Échiquiers d’encre : le jeu d’échecs et les lettres (XIXe-XXe s.), Jacques Berchtold (sour la dir.), Genève : Droz, 1998, p. 319-334.


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