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La Hourie
Livre
Publié par Fayard. Paris , 1942
« Bien qu’elle comprît que sa belle-mère espérait ainsi fuir son tourment, Françoise la regardait s’agiter avec une sourde irritation : ses piétinements essoufflés rompaient cette monotonie qui raccourcit si bien les heures. Des heures, il en restait beaucoup avant la Pentecôte… Elle comptait, pour les passer calmement, sur sa longue pratique de l’ennui. Au Fraô, où elle regardait couler la rivière, au Moulin de Rance, assise au chevet du vieil Achard, à Plangomeur, près de cette femme hier encore prostrée, elle avait subi le vide uniforme des jours. Elle devait continuer, ici ou ailleurs. Des journées qui couleraient sans couleur, sans désirs ! Leurs bouts se toucheraient, puisque, dès le matin, on attendrait le soir et le sommeil, qui viendraient à l’heure marquée, après d’autres heures où il ne se passerait rien. On peut durer ainsi très longtemps, indéfiniment, peut-être… »