Bibliothèque Municipale de
Belfort

Professeur et historien, directeur de la Revue d’Alsace né à Delle le 17 décembre 1871.

Après des études brillantes au Lycée Henri IV à Paris puis à la Sorbonne où il obtient un diplôme d’Etudes supérieures d’histoire et de géographie (1895) et une seconde place à l’agrégation d’histoire en 1896, il enseigne aux lycées de Châteauroux, de Caen et de Nancy entre 1902 et 1914. Là, il se dévoue au sein de la Société d’assistance et de réintégration des Alsaciens-Lorrains victimes du traité de Francfort. Après la Première Guerre mondiale, durant laquelle il est mobilisé, il décline l’offre qui lui est faite d’une chaire à la Faculté de Strasbourg et accepte un poste au Lycée Bartholdi de Colmar, où il enseigne jusqu’à sa retraite en 1932.

Tout en enseignant, il poursuit ses recherches, tant en Alsace qu’aux Archives nationales et dans les dépôts étrangers (Bâle, Porrentruy, Berne, Rome). Il devient l’un des grands spécialistes de l’histoire d’Alsace, en particulier du Haut-Rhin et de la Région de Belfort et de Delle. En 1923, il accepte la direction de la Revue d’Alsace, que lui transmet Louis Herbelin, et en assume la charge jusqu’en 1939.

En 1956, il est porté à la Présidence d’honneur de la Fédération des Sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace dont il avait demandé la création dès 1925. Son œuvre est immense : outre une foule de compte-rendu, d’articles divers, de notes, elle ne compte pas moins de deux cents travaux originaux. Son œuvre majeure, l’Histoire religieuse dans le Haut-Rhin durant la Révolution française, sans cesse remise en chantier et complétée, n’a jamais été publiée et son manuscrit déposé à la Bibliothèque de Colmar. L’ensemble de ses travaux a été couronné à deux reprises par l’Académie des Sciences morales et politiques, en 1927 et 1935, ainsi que par l’Académie française en 1938. Il a légué sa bibliothèque, ses notes et manuscrits à la Société belfortaine d’émulation, cependant, une partie de ses notes et manuscrits est consultable à la Bibliothèque municipale de Colmar. Correspondant et membre de nombreuses sociétés savantes, il a présidé la Société belfortaine d’émulation entre 1932 et 1961. Nommé Officier d’Académie en 1906, Officier de l’Instruction publique en 1913 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 1929, Jules Joachim meurt à Delle en 1961 où une rue porte son nom.

Source : Yvette Baradel, André Larger, Dictionnaire biographique du Territoire de Belfort, tome II, Société belfortaine d'émulation, 2001. Notice p. 358.