Les fêtes à Versailles
La BM de Belfort conserve dans son fonds patrimonial un ensemble de gravures originales éditées au XVIIe siècle et qui représentent les moments les plus fastueux des fêtes de 1664, 1668 et 1674.
Les manifestations politiques, les fêtes font l’objet de relations, de gravures, qui ont été commandées par le roi pour être diffusées dans les cours européennes.
Versailles n’est alors pas encore le lieu de résidence du roi, qui ne s’y installera qu’en 1682. C’est un chantier en constante évolution. Les fêtes mettent en valeur les embellissements des jardins, mais elles ont surtout une fonction politique : elles témoignent aux yeux de toute l’Europe de la grandeur royale et de la puissance du royaume.
Texte de Mariette Cuenin-Lieber
Versailles n’est alors pas encore le lieu de résidence du roi, qui ne s’y installera qu’en 1682. C’est un chantier en constante évolution. Les fêtes mettent en valeur les embellissements des jardins, mais elles ont surtout une fonction politique : elles témoignent aux yeux de toute l’Europe de la grandeur royale et de la puissance du royaume.
Texte de Mariette Cuenin-Lieber
Gravures
La fête de 1664 a été gravée par Israël Silvestre, celles de 1668 et 1674 par Jean Le Pautre. Originaire de Nancy, Israël Silvestre (1621-1691) a été élevé par son oncle, qui était un ami de Jacques Callot. Outre les gravures de 1664, il a fait pour Louis XIV des représentations des bâtiments royaux. Jean Le Pautre (1618-1682) s’est intéressé à l’architecture. Il a gravé des planches de décorations architecturales, décorations qui étaient ses propres créations. Ces planches se sont répandues dans toute l’Europe, où elles ont servi de modèles aux architectes de princes bâtisseurs.
Les fêtes du 7 au 9 mai 1664
Les Plaisirs de l’Isle enchantée
Par cette fête, Louis XIV veut affirmer son autorité de jeune roi et mettre en valeur les récents aménagements des jardins faits sous la conduite de Le Nôtre.
Huit gravures représentent la fête. La BM de Belfort les conserve toutes. En 2004, elles ont été présentées lors d’une précédente exposition consacrée aux Plaisirs de l’Isle enchantée. L’une de ces gravures montre la collation servie le soir du 7 mai dans les jardins.Les fêtes de 1668 et 1674
Ces deux fêtes ont un sens éminemment politique. En 1668, la cour est invitée par le roi à se réjouir de la fin de la guerre avec l’Espagne. En 1674, elle célèbre la seconde conquête de la Franche-Comté, qui avait été conquise une première fois pendant la guerre de 1667-1668.
Cinq gravures ont été faites. La BM de Belfort en conserve trois : elles représentent la collation, le souper et les illuminations du palais et des jardins de Versailles qui terminent la fête. Les deux autres gravures montrent une représentation théâtrale et la salle du bal.
1674
Six gravures – une par journée – ont été faites. La BM de Belfort conserve l’ensemble. Une seule gravure a trait à la nourriture : Le Paultre a représenté le festin donné le soir du 28 juillet (quatrième journée) dans la Cour de marbre. Les autres gravures donnent l’idée des divertissements offerts aux invités : représentation d’Alceste, tragédie lyrique de Lully (première journée), concerts dans les jardins du Trianon (seconde journée, seule gravure de l’ensemble due à François Chauveau), représentation du Malade imaginaire (troisième journée), feu d’artifice sur le grand canal (cinquième journée), illuminations autour du grand canal (sixième journée).
Louis XIV
Louis Le Grand gravé par Louis Boissevin, à Paris chez Boissevin, [circa 1690]
Collection Bibliothèque municipale de Belfort. M2