Biographie
François-Xavier Bévalet (1747-1814)
« Après avoir fait des études de théologie à l’Université royale et épiscopale de Strasbourg, il est ordonné prêtre en 1770. De retour à Belfort, il devient aumônier à la chapelle du château et chapelain de la chapelle Saint-Nicolas érigée en l’église de Buc. Il assiste en 1789, à l’assemblée des trois ordres qui se tient à Belfort pour élire les députés aux états généraux.
Ardent partisan des nouvelles idées de la Révolution, il prête serment à la Constitution civile du Clergé en janvier 1791. Le mois suivant, il participe à la création de la Société des amis de la Constitution de Belfort dont il est élu vice-président. En avril, nommé vicaire épiscopal, il part pour Strasbourg. De retour à Belfort au cours de l’année 1793, il abandonne l’état ecclésiastique et envoie ses lettres de prêtrise à la Convention en novembre 1793. Il fait encore figure de jacobin ardent et participe activement aux débats de la Société populaire. Au printemps 1794, il est chargé par le district de s’occuper des livres et œuvres d’art confisqués lors de la fermeture du couvent des capucins de la Ville et il est nommé bibliothécaire du district.
Dans une lettre adressée au préfet du Haut-Rhin, Bévalet rendit compte de la situation à laquelle il avait dû faire face quand il était entré en fonction : « Représentez-vous un amas informe de plus de dix mille volumes de tout format, jettés par panniers et pêle mêle au milieu d’une sâle nue, sans aucun moyens pour m’en permettre le dépouillement. Représentez-vous la moitié et plus de ces livres tirés des bibliothèques des cy-devant capucins et cordeliers de Thann, m’arrivant par une pluye battante, dans des chariots à charbons, à découvert, entassés sans ordre, mouillés presque à fond, exhalant une odeur infecte et que je n’ai garanti d’une pourriture entière qu’en les étendant avec autant de peine que de dégout sur des fagots… ».
Après la disparition du district en 1795, il exerce les fonctions de commis de bureau. En 1804, on le retrouve bibliothécaire de la Ville. Enfin, on fait appel à lui en 1810 pour enseigner au nouveau collège de Belfort.
Sources : Yvette Baradel, Dictionnaire biographique du Territoire de Belfort, tome I, Société belfortaine d'émulation, 2001. Notice p. 70.
Mariette Cuenin-Lieber, La lente genèse d'une Bibliothèque publique, Bulletin de la Société Belfortaine d'Emulation. N°109, 2019.