La tour de trois cents mètres
La tour de Trois cents mètres. Textes et planches / G. Eiffel, officier de la Légion d'honneur, Ancien président de la société des Ingénieurs civils de France. - Paris : Société des imprimeries Lemercier,
1900
Collection Bibliothèque municipale de Belfort, V 48
La tour de trois cents mètres est un superbe ouvrage publié en deux volumes sur vélin, et tiré à 500 exemplaires non commercialisés. Gustave Eiffel en faisait cadeau à des institutions et des bibliothèques.
La Bibliothèque municipale de Belfort a la chance de possèder une édition originale numérotée 467, avec envoi autographe manuscrit de Gustave Eiffel.
Immense par sa taille (55 cm X 40 cm), c’est avant tout un ouvrage scientifique. Il est illustré de 253 figures, de 37 reproductions photographiques ainsi que des fac-similés des signatures des visiteurs de la tour. Le second volume comporte 54 planches dont plusieurs en couleurs et à double page, une carte des environs de Paris indiquant les points visibles du haut de la tour Eiffel et 13 planches en héliogravure.
En frontispice du volume de texte, un beau portrait de Gustave Eiffel, gravé à partir d’une œuvre de Tito Marzocchi de Belluci auquel il était apparenté.
L’ouvrage peut être admiré à la Bibliothèque (sur demande et en consultation sur place) ou sur Gallica :
Et pour en savoir plus sur la Tour d’Eiffel :
Petite histoire de la Dame de fer
La Tour Eiffel a été construite par Gustave Eiffel à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889 qui célébrait le premier centenaire de la Révolution française. Sa construction en 2 ans, 2 mois et 5 jours, fut une véritable performance technique et architecturale. « Utopie réalisée », prouesse technologique, elle fut à la fin du XIXe siècle la démonstration du génie français incarné par Gustave Eiffel, un point d’orgue de l’ère industrielle. Elle connut immédiatement un immense succès.
Destinée à durer seulement 20 ans, elle fut sauvée par les expériences scientifiques qu’Eiffel favorisa et en particulier les premières transmissions radiographiques, puis de télécommunication : signaux radio de la Tour au Panthéon en 1898, poste radio militaire en 1903, première émission de radio publique en 1925, puis la télévision jusqu’à la TNT plus récemment. »
La Tour fut vilipendée par les artistes de son temps, mais Edmond de Goncourt a laissé dans son Journal un souvenir tout en nuances d’un dîner entre gens de lettres :
« Mardi 2 juillet [1889]. — Ce soir, dîner sur la plate-forme de la tour Eiffel, avec les Charpentier, les Hermant, les Zola, les Dayot.
La montée en ascenseur : la sensation d’un bâtiment qui prend la mer ; mais rien de vertigineux. Là-haut, la perception bien au-delà de sa pensée au ras de terre, de la grandeur, de l’étendue, de l’immensité babylonienne de Paris, et sous le soleil couchant, la ville ayant des coins de bâtisses de la couleur de Rome, et parmi les grandes lignes planes de l’horizon, le sursaut de l’échancrure pittoresque dans le ciel, de la colline de Montmartre, prenant au crépuscule, l’aspect d’une grande ruine qu’on aurait illuminée.
Un dîner un peu rêveur… puis l’impression toute particulière de la descente à pied, et qui a quelque chose d’une tête qu’on piquerait dans l’infini, l’impression de la descente sur ces échelons à jour dans la nuit, avec des semblants de plongeons, çà et là, dans l’espace illimité, et où il vous semble qu’on est une fourmi, descendant le long des cordages d’un vaisseau de ligne, dont les cordages seraient de fer. »
Journal : mémoires de la vie littéraire / Edmond et Jules de Goncourt. Tome 3, 1887-1896.-Paris : R.Laffont, 1989
Collection de la Bibliothèque, H 12215
Gustave Eiffel (1832-1923)
Gustave Eiffel par Nadar, vers 1890
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Ingénieur de formation, Eiffel a fondé puis développé son entreprise spécialisée dans les charpentes métalliques, dont la tour Eiffel marque le couronnement, avant de dédier les trente dernières années de sa vie à des activités de recherches expérimentales.
Né en 1832 à Dijon, il sort de l'École Centrale des Arts et Manufactures en 1855, l'année même de la première grande Exposition universelle tenue à Paris.
Après quelques années passées dans le Sud-Ouest de la France, où il surveille notamment les travaux de l'important pont de chemin de fer de Bordeaux, il s'installe à son compte en 1864 comme "constructeur", c'est à dire comme entrepreneur spécialisé dans les charpentes métalliques.
Son exceptionnelle carrière de constructeur est jalonnée en 1876 par le viaduc de Porto sur le Douro, puis celui du Garabit en 1884, ainsi que par la gare de Pest en Hongrie, la coupole de l'observatoire de Nice et l'astucieuse structure de la Statue de la Liberté, avant de culminer en 1889 avec la Tour Eiffel. Cette date marque la fin de sa carrière d'entrepreneur.
Visuels 1
Grand in-folio (le livre en format in-8° est placé là à titre de comparaison)
Demi chagrin brun à coins.
Dos à cinq nerfs avec titre en lettres dorées.
Doubles gardes marbrées.
Tranche de tête dorée.
Dédicace manuscrite de Gustave Eiffel
Portrait de Gustave Eiffel par Tito Marzocchi de Bellucci (1800-1871)
Page de titre
Ornement typographique représentant la tour