Au cours des siècles, Belfort a connu une évolution urbaine atypique.
Le devenir de la ville a longtemps été indissociable de sa fonction militaire ; tantôt ce rôle lui conférait des avantages (par exemple, des retombées économiques), tantôt ce statut constituait un frein à son développement (servitudes, murailles se révélant comme des obstacles infranchissables pour l’expansion urbaine, destructions liées à la guerre…).
De place de guerre puis grande ville française de garnison après 1870, Belfort se métamorphose rapidement en un important centre industriel ; cela se traduit par le passage, au cours des siècles, d’une architecture tournée vers la défense du territoire national, dans un espace restreint, à une cité accueillant des administrations, des commerces et des entreprises ainsi que leurs employés, sur une superficie étendue. Il y a donc eu progressivement une « démilitarisation » du paysage urbain.
Par ailleurs, chaque fois que les municipalités ont été confrontées à des événements soudains et de grande ampleur (arrivée massive d’Alsaciens après 1870, crise du logement après la Seconde Guerre mondiale et baby-boom), les réponses, prises dans l’urgence, en matière de croissance urbaine, n’ont pu être qu’imparfaites. Les décennies suivantes ont fourni des solutions, comme la planification urbaine après la Première Guerre mondiale, la réhabilitation des grands ensembles puis la restructuration de ces quartiers en unités plus réduites.
En outre, la notion de qualité de vie, associée à celle d’environnement, apparue dans l’entre-deux-guerres constitue actuellement un fil conducteur dans les choix urbanistiques.
Le développement des villes, et de Belfort en l’occurrence, est donc tributaire de multiples paramètres contraignants : contexte géopolitique, démographie, économie, législation, choix politiques… Il est ainsi en constante évolution et les municipalités relèvent sans cesse de nouveaux défis pour que chaque habitant s’épanouisse dans sa ville.