Sommaire
1) Une carrière fulgurante sous la Révolution
2) Lecourbe s’illustre dans les campagnes de l’armée du Rhin
3)
- Disgrâce du général sous l’Empire
4) Siège de 1815 et décès de Lecourbe
La Première Restauration et les Cent-Jours
Après la première abdication de Napoléon et son exil à l’île d’Elbe, les Bourbon reviennent sur le trône par l’intermédiaire de Louis XVIII. Le nouveau régime a besoin de l’armée pour asseoir son autorité. Le 15 août 1814, le roi rappelle Lecourbe et le nomme inspecteur général des troupes d’infanterie. Il est également nommé comte et grand officier de la Légion d’honneur.
Au début des Cent-Jours, Lecourbe montre sa ferme intention de se tenir à l’écart. Mais Napoléon, sachant oublier ses anciennes rancœurs lorsque son intérêt immédiat est en jeu, réussit à le convaincre d’accepter le commandement d’un corps en cours de constitution dans le Jura.
Lettre de Lecourbe à son beau frère-16 mars 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Lettre de Lecourbe à son beau frère-16 mars 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Le Blocus de Belfort en 1815
A son retour de l’île d’Elbe, Napoléon s’était empressé d’organiser quatre armées et quatre corps d’observation. Le 1er corps d’observation, placé à Belfort et commandé par le général Lecourbe avait pour mission de défendre les issues de la Suisse et de la Franche-Comté et il devait, selon les circonstances, se lier par sa gauche à l’armée du Rhin ou par sa droite à l’armée des Alpes. Son effectif […] fut porté à 18000 hommes au moyen du bataillon d’élite de la garde nationale. […]
Le 26 juin 1815, le général comte de Colloredo, à la tête d’un corps de 40000 Autrichiens, essaie de forcer la ligne que défend le corps du général Lecourbe, pour gagner la route de Vesoul à Paris. […]
En présence des forces supérieures de l’ennemi qui débordaient la ligne française, le général Lecourbe sentit la nécessité de couvrir Belfort et rapprocha de cette place la plus grande partie de son faible corps d’armée. […] [L’engagement le plus sanglant eut lieu le 8 juillet.] Le général Castex […] occupait Bavilliers avec quelques troupes, il y fut attaqué par une colonne nombreuse ; au bruit du canon, le général Lecourbe accourut au galop, fit battre et sonner la charge et repoussa les assaillants. […]
[Repoussé] l’ennemi resta quelque temps dans l’inaction, observant et n’osant pas attaquer les ouvrages qui formaient l’espèce de camp retranché où le général Lecourbe avait établi ses troupes sous Belfort.
Notice sur la défense de la haute Alsace par le général Lecourbe par A. Lablotier in Bulletin de la société belfortaine d’émulation n° 8 : 1886-1887. - Belfort : J . Spitzmuller, 1887, p. 102 à 105.
Lettre de Dessolles à Lecourbe-28 octobre 1814
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Lettre de Dessolles à Lecourbe-28 octobre 1814
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
L’Armistice dit de Bavilliers
Le 11 juillet, le général Lecourbe fit encore attaquer avec succès la ligne ennemie pour ouvrir un passage [aux renforts qui venaient] de Besançon avec un nouveau convoi de vivres.
Ce jour même, le général Colloredo ayant reçu la nouvelle officielle de la rentrée du roi Louis XVIII à Paris, se hâta d’en faire part au général Lecourbe qui conclut avec le général autrichien un armistice dit de Bavilliers, du 11 juillet 1815.
Telle fut l’issue d’une campagne dans laquelle (8000 à 9000) Français dont les 2/3 étaient des gardes nationaux peu exercés, avaient soutenu, presque toujours avec avantage, (…), pendant 15 jours, les efforts d’une armée aguerrie de plus de 40000 hommes.
Notice sur la défense de la haute Alsace par le général Lecourbe par A. Lablotier in Bulletin de la société belfortaine d’émulation n° 8 : 1886-1887. - Belfort : J . Spitzmuller, 1887, p. 106.
Autorisation du général Lecourbe donnée aux habitants de Bavilliers de retourner chez eux-11 juillet 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Autorisation du général Lecourbe donnée aux habitants de Bavilliers de retourner chez eux-11 juillet 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Nouvelle disgrâce de Lecourbe lors de la Seconde Restauration
Dès le 1er septembre [1815], le licenciement des troupes du corps d’observation du Jura commença. […]. C’est avec peine que Lecourbe se sépare de [ses hommes], à la tête desquels il vient de montrer que, pendant sa longue inaction, il n’avait rien perdu de ses talents, de son courage et de son énergie […].
Le nouveau pourvoir refuse de reconnaître en lui le défenseur de la patrie et se hâte […] de le condamner prématurément à la retraite (il n’avait pas 57 ans). […] Lecourbe est dédommagé de ces injustices par ses troupes qui à leur départ, lui prodiguent les témoignages de l’admiration et de l’attachement qu’il leur a inspirés. De son côté, la ville de Belfort, par l’organe de ses magistrats, s’empresse de lui offrir l’hommage de sa profonde reconnaissance.
Le Général Lecourbe : d'après ses archives, sa correspondance & autres documents / Claude Jacques Lecourbe , préface et annotations du général Charles Philebert. – Paris : H. Charles-Lavauzelle, 1895, p. 531-537.
Adresse de reconnaissance de la Ville de Belfort au général Lecourbe-13 août 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Adresse de reconnaissance de la Ville de Belfort au général Lecourbe-13 août 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Voir le tsar et mourir…
Dès les premiers jours d’octobre, on apprit que [le tsar] Alexandre venait de quitter Paris pour rentrer dans ses Etats et qu’il passerait […] par Belfort. […] Le 8 octobre, le général Lecourbe, gouverneur de Belfort, sortit de la place, avec une escorte de hussards et de chasseurs, pour se porter au-devant du [tsar], jusqu’aux avant-postes autrichiens. Il rencontra ce souverain près d’Essert et l’accompagna jusqu’à mi-chemin de Pérouse, en passant sur les glacis de Belfort. Pendant ce temps, le château tirait une salve de cent et un coup de canon.
Ce jour-là Lecourbe monta à cheval pour la dernière fois. A partir de ce moment, l’affection de vessie, qui, depuis quelques temps déjà, le faisait souffrir, augmenta et prit un caractère qui devint bientôt inquiétant. Malgré les soins les plus délicats et les plus dévoués, le mal devint sans remède. […] Le 22 à minuit, Lecourbe entra en agonie. (…) Le lendemain, dans l’après-midi, l’acte de décès […] fut dressé à l’hôtel de ville.
Lecoube avait exprimé le désir d’être inhumé à Ruffey, son village natal. En conséquence, le 24 octobre, ses dépouilles mortelles quittèrent les murs de Belfort, saluées d’un dernier adieu par les canons du château et le feu de la mousqueterie. La garde nationale, les vétérans, les hussards, les chasseurs, les aides de camp du général, les autorités civiles et militaires accompagnaient le char funèbre, suivi d’une foule attristée et recueillie.
Le Général Lecourbe : d'après ses archives, sa correspondance & autres documents / Claude Jacques Lecourbe , préface et annotations du général Charles Philebert. – Paris : H. Charles-Lavauzelle, 1895, p. 538-543.
Lettre du docteur Volette à Madame Lecourbe-22 octobre 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Extrait du registre de la Ville de Belfort-23 octobre 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Lettre du docteur Volette à Madame Lecourbe-22 octobre 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Extrait du registre de la Ville de Belfort-23 octobre 1815
Collection Bibliothèque municipale de Belfort