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Survivre au progrès
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Épuisement des ressources naturelles, surpopulation, désertification, désastres écologiques et économiques, systèmes politiques à bout de souffle, appauvrissement des classes moyennes et populaires... : l'accumulation des crises annonce-t-elle, comme l'affirme l'essayiste et écrivain canadien Ronald Wright, auteur du best-seller Brève histoire du progrès (Éditions Hurtubise, 2006), l'anéantissement de notre civilisation ?
Est-il urgent de renoncer, comme il le préconise, à "l'illusion du progrès" qui s'est imposée à toutes les sociétés depuis les débuts de la révolution industrielle, avec ses espoirs de croissance et d'avancées technologiques illimitées ? Tel est le fil conducteur de cette conversation avec de grands esprits de notre temps, illustrée par des images tournées sur plusieurs continents (Canada, États-Unis, Brésil, Moyen-Orient, Chine). Comme Ronald Wright, la primatologue Jane Goodall, l'écrivaine Margaret Atwood, le généticien David Suzuki, et bien d'autres chercheurs, penseurs et militants, dont quelques "repentis" du système financier, estiment que la course au profit et la loi du court terme, en détruisant l'environnement et les liens sociaux, conduisent l'humanité à sa perte. Leurs propos, aussi limpides que convaincants, replacent notre crise écologique et économique dans le temps long de l'évolution humaine. Les questions du progrès, de la dette, du partage des richesses et de l'épuisement des ressources sont ainsi radicalement mises en perspective.
Le déclin de l'empire occidental
Michael Hudson, historien de l'économie, explique par exemple que les inégalités croissantes, au profit d'une oligarchie de plus en plus isolée du reste de la société, ont précipité la chute des empires romain et maya. Un schéma inégalitaire, assène-t-il, qui s'impose désormais à tous les pays, y compris en Amérique et en Europe.Plus combatifs qu'anxiogènes, ces adeptes de la décroissance affirment leur espoir dans la capacité de la collectivité humaine à refuser sa fin programmée. Ils se voient porter la contradiction par certains de leurs pairs, et non des moindres. Face à l'épuisement des ressources, le physicien Stephen Hawking plaide ainsi pour la colonisation d'autres planètes, tandis que le biologiste Craig Venter, dont l’équipe a décodé le génome humain, espère que les cellules synthétiques qu'il met au point pourront à terme produire nourriture et carburants en quantités suffisantes. Un débat passionnant, qui donne le sentiment de comprendre les enjeux de notre monde globalisé, pour pouvoir se forger sa propre opinion.