Histoire du couvent des Capucins de Belfort
À l’origine des fonds belfortains : les livres du couvent des Capucins de Belfort
Le couvent des Capucins – une branche de l’ordre des Franciscains – fut fondé en 1619, sans doute par la volonté du magistrat de la ville et avec l’assentiment de l’archiduc Léopold, qui administrait les terres patrimoniales des Habsbourg en Haute-Alsace, dont Belfort faisait alors partie. Comme les Jésuites, les Capucins s’étaient fortement engagés dans la lutte contre le protestantisme. À Belfort, ils avaient pour mission de fortifier les habitants dans leur foi catholique. Ils devaient aussi travailler à ramener au catholicisme les protestants du comté de Montbéliard. Ils constituèrent une bibliothèque, qui s’enrichit au fil des ans.
Dans leur maison édifiée près de la Savoureuse et agrandie au XVIIIe siècle – les restes en sont visibles derrière le théâtre – les Capucins avaient aménagé une salle réservée à la conservation et à la consultation de leurs livres. Il en était ainsi dans tous les couvents.
Confiscations révolutionnaires des biens du clergé : saisie des livres des Capucins
Un décret de l’Assemblée nationale de novembre 1789 mit les biens ecclésiastiques « à la disposition de la Nation ». Plus de quatre millions de livres imprimés et de manuscrits furent confisqués. L’inventaire dressé à Belfort le 9 décembre 1790, en vue des saisies révolutionnaires, indique que la bibliothèque des Capucins se composait de 2563 volumes. Y dominaient les ouvrages religieux, les plus nombreux étant les recueils de sermons – 639 volumes –, ce qui s’accordait avec la mission des Capucins. Mais on trouvait aussi des livres de droit civil et ecclésiastique, des philosophes, de l’histoire profane. À ces ouvrages, s’ajoutaient environ 170 volumes « en très mauvais état » et mentionnés sous le nom de « Melanges » dans l’inventaire.
Au XVIIIe siècle, les Capucins inscrivaient dans les livres qui leur appartenaient « à l’usage des Capucins de Belfort ». Cette marque de provenance est précieuse pour reconnaître dans les fonds conservés à Belfort et Colmar les ouvrages de leur bibliothèque. Elle se composait de livres qu’ils avaient acquis – le prix est souvent noté sur la page de titre avec la date d’achat –, auxquels s’ajoutaient des dons. Simon Camus de Morton, qui fut gouverneur de Belfort de 1689 à sa mort, survenue le 16 février 1712, leur légua ainsi sa bibliothèque.
(Source : Mariette Cuenin-Lieber)
Visuel
Le Couvent des Capucins
Bulletin de la Société Belfortaine d’Emulation, n°81
Ex-libris
Ex-libris n°1
Ex-libris manuscrit des Capucins du Couvent de Belfort
4°86
Collection de la Bibliothèque municipale de Belfort
Ex-libris n°2
Ex-libris manuscrit des Capucins du Couvent de Belfort
ISTC ib01195000. Belfort BM H 733
Collection de la Bibliothèque municipale de Belfort