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Les visages oubliés de Palmyre
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Il y a deux mille ans, ce fut une cité florissante au milieu d’un désert aujourd’hui syrien. Au carrefour des routes marchandes, Palmyre attirait les caravaniers venus de Mésopotamie, d’Inde ou de Chine. Dans ce qui reste de ses ruines, redécouvertes par les Européens à partir du XVIIe siècle, ses nombreuses nécropoles témoignent d’un passé prospère. Sculptés dans le calcaire aux premiers siècles de notre ère, les visages des représentants – hommes, femmes et enfants – de ses plus grandes familles ornent les murs de ses tombeaux. Depuis 2012, l’archéologue danoise Rubina Raja pilote un projet de longue haleine, entourée par une équipe de jeunes chercheurs : retrouver, documenter et retracer les arbres généalogiques et le quotidien de ces Palmyréniens, dont une multitude de portraits funéraires ont été éparpillés au gré des campagnes archéologiques dans les musées et les collections privées du monde entier.
Revers et tragédies
Des réserves de la glyptothèque Ny Carlsberg, à Copenhague, jusqu’au musée Rodin, à Paris, en passant par la Villa Getty de Los Angeles, l’enquête menée par Rubina Raja nous entraîne sur les traces d’une cité antique dont le destin a été façonné par de multiples influences (hellénistique, gréco-romaine, araméenne, arabe) et marqué, de la fronde contre Rome de l’autoproclamée impératrice Zénobie aux destructions délibérées commises sur le site en 2015 et 2016 par Daech, par une litanie de revers et de tragédies. Nourrie d’archives et d’éclairages d’experts, parmi lesquels Annie Sartre (spécialiste de l'archéologie funéraire et de l'épigraphie grecque et latine du Proche-Orient gréco-romain) et Jean-Baptiste Yon (directeur de recherche au CNRS), l’exploration d’une ville mythique aux visages éternels.