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Sigmaringen, le dernier refuge
Vidéo numérique
En septembre 1944, sur ordre de Hitler, le gouvernement de Vichy est exilé à Sigmaringen, en Allemagne. Serge Moati retrace les derniers combats de la collaboration française dans un ambitieux documentaire-fiction.
Après les débarquements de juin en Normandie et d'août en Provence, l'heure de la reconquête a sonné pour la France libre. Acclamé par les Parisiens, le 26 août 1944, le général de Gaulle descend les Champs-Élysées. Quelques semaines plus tard, de l'autre côté du Rhin, la France de la collaboration prend ses quartiers dans le château de Sigmaringen, dont Hitler a chassé la famille princière des Hohenzollern. Devenue "territoire français", la petite ville souabe héberge, sur instruction du Führer, la "pseudo-capitale" de la France en exil. Convaincue que le Reich peut encore gagner la guerre, la colonie française poursuit ses combats au service d'une "France allemande". Réunis dans l'immense bâtisse à tourelles, les membres de la Commission gouvernementale, que préside Fernand de Brinon, s'acharnent à jouer un simulacre de pouvoir...
Vichy en terre nazie
Ce film raconte, de septembre 1944 à avril 1945, les huit mois de querelles et d'errements des derniers zélateurs de la collaboration. Guidé par les souvenirs d'un jeune officier de santé affecté auprès du maréchal Pétain, Serge Moati construit un récit haletant, ponctué de scènes de fiction dans lesquelles les principales figures de ce Vichy en terre nazie – comme Fernand de Brinon, sa secrétaire Jacqueline, Joseph Darnand et Jean Luchaire – sont incarnées par des comédiens, le médecin étant campé par Pierre Hancisse, de la Comédie-Française. Par un montage fluide et harmonieux d'archives, de décryptages d’historiens (Bénédicte Vergez-Chaignon, Jean-Paul Cointet, Otto Becker), de dialogues rapportés par des mémorialistes et mis en scène, et de témoignages d'Allemands, dont celui du prince de Hohenzollern, Serge Moati signe un film passionnant, ancré dans le décor même de ce "château de la trahison", comme le surnommeront les troupes de la France libre.