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Vietnam, la trahison des médias
Vidéo numérique
Viêt-nam, janvier 1968.
En sept ans, la présence militaire américaine dans la seconde guerre d'Indochine est passée de quelques centaines de conseillers militaires à un contingent de 500 000 hommes. Fin janvier 1968 - période de trêve et de fête du nouvel an lunaire, le Têt -, les forces nord-vietnamiennes encerclent la base américaine de Khe Sanh, et déclenchent une guérilla urbaine de grande échelle dans le Sud Viêtnam. Certain de sa puissance de feu, l'état-major américain croit alors tenir l'affrontement frontal tant attendu. Jusque-là, les bombardements massifs du Nord Viêt-nam avaient exténué l'ennemi mais les signes probants de victoire manquaient face à des combattants invisibles tapis dans la jungle. L'initiative nord-vietnamienne est perçue comme une tentative désespérée et le "début de la fin".
Les combats dans Saigon donnent aussi aux nombreux journalistes américains présents sur place l'occasion et la matière pour abreuver l'Amérique profonde d'images de leurs soldats en action. Mais si l'armée américaine remporte en effet des victoires écrasantes sur le terrain, les images générées par ces combats produisent l'effet inverse. On assiste à l'exemple spectaculaire et paradoxal d'une guerre où la victoire militaire fabrique des images de défaite et aboutit à une débâcle politique.