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Monsieur de Funès
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Trente ans après sa mort, Louis de Funès reste l’un des acteurs préférés des Français. Quel est le secret de ce succès qui dépasse largement l'Hexagone ? Comment l’engouement se perpétue-t-il à travers les générations ? Fils d'immigrés espagnols, exilés en France après un scandale, il a longtemps couru le cachet avant de connaître une célébrité fulgurante en 1964. Il sera boudé par la critique qui lui préférait Jacques Tati, mais le réhabilitera sur le tard. À travers les témoignages admiratifs, et parfois émus, d'Alexandre Astier, de Jamel Debbouze et de Guillaume Gallienne, on comprend à quel point il a marqué et inspiré les acteurs et humoristes d'aujourd'hui. "Dès la première grimace, j'étais amoureux de de Funès", confie Jamel. En fins connaisseurs, ils décortiquent la mécanique de son talent, secondés par de nombreuses archives et une foule de spécialistes accourus de tous horizons : Bertrand Dicale, biographe de l'acteur, l'historien Jean-Baptiste Thorel, l'écrivain Valère Novarina, le pédopsychiatre Marcel Rufo, des compagnons de route comme Mylène Demongeot ou Claude Zidi.
Le personnage tyrannique au bord de l'apoplexie mis au point par Louis de Funès film après film s'enracine dans la commedia dell'arte. Il s'inspire de l'affreux Polichinelle, celui qui empêche les jeunes premiers de se marier. Mais par sa vitalité et son talent, il est parvenu à faire aimer une figure a priori antipathique. "C'est son impuissance à faire le mal qui fait de lui beaucoup plus qu'un ami", analyse Bertrand Dicale. Comédien ultra-expressif, il puisait ses mimiques chez les oiseaux et chez sa mère, "professeur de comédie à son insu". Ancien pianiste de bar, doté d'un sens du rythme diabolique, Louis de Funès séduit aussi par la rapidité et le volume de son jeu : toujours juste, il n'a pas peur d'en faire trop, et ne cesse de prendre de court ses interlocuteurs. "Regarder de Funès jouer, résume Alexandre Astier, c'est dévaler un escalier sur les fesses." Un portrait fin et réjouissant de l'acteur d'Oscar, Hibernatus, Fantomas se déchaîne ou du Grand restaurant, dont les extraits ponctuent agréablement le documentaire.Un portrait attachant qui explique ce succès et démonte la mécanique d'un jeu d'acteur étourdissant.