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Les héritiers de la commune
Vidéo numérique
À l’aube de la Troisième République, en pleine guerre franco-prussienne, le peuple de Paris proclame une démocratie populaire et sociale, la Commune. Ce documentaire interroge ses influences dans les luttes d’hier et d’aujourd’hui.
Mars 1871. L’armée prussienne est aux portes de la capitale quand le peuple de Paris assiégé se révolte contre le gouvernement d’Adolphe Thiers, qui vient de signer l’armistice. Le 18 mars, la Commune est née. Selon un modèle de démocratie directe et sous l’impulsion de personnalités comme Louise Michel, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes est instaurée et l’Église est brutalement séparée de l’État. Initiant des transformations politiques, économiques, sociales, éducatives, artistiques et sexuelles majeures, cette insurrection populaire prend la forme d’une révolution totale. Mais face à cette offensive d’inspiration communiste-libertaire, la bourgeoisie, réfugiée à Versailles, contre-attaque. Au cours d’une semaine sanglante, qui s’achève le 28 mai 1871, entre 20 000 et 30 000 communards sont tués. Dès lors, la “Sociale” continue d’infuser les forces d’émancipation du monde entier.
Imaginaire révolutionnaire
Lorsque les militantes du Mouvement de libération des femmes (MLF) défilent en 1970 dans les rues de Paris, ces féministes, qui revendiquent l’égalité salariale, se souviennent des espoirs forgés par les communardes un siècle plus tôt. De la même manière, lors des mobilisations contre l’instauration de la sélection à l’Université en 2018, les inscriptions “La Commune libre de Tolbiac”, taguées sur les murs du campus de la Sorbonne, témoignent de cet héritage assumé entre les expériences insurrectionnelles, étudiantes ou ouvrières. C’est tout l’enjeu du film de Frédéric Compain qui, avec les éclairages d’historiens tels Pascal Ory et Michelle Perrot ou le regard du cinéaste Ken Loach, tisse le lien entre luttes passées et futures. De Mai 68 aux gilets jaunes en passant par le Rojava, ce documentaire didactique, avec la voix profonde d’Anna Mouglaglis, met en lumière cette histoire aussi singulière que déterminante pour l’imaginaire révolutionnaire des mouvements sociaux qui lui ont succédé.