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Epidémies, l'empreinte de l'homme
Vidéo numérique
S’ils sont essentiels à la vie sur Terre, certains virus et bactéries transmis via les animaux sont responsables de maladies infectieuses parfois mortelles. Mobilisés pour prévenir de prochaines pandémies, des scientifiques alertent sur la préservation des écosystèmes mis à mal par les activités humaines.
Une nouvelle maladie infectieuse émerge en moyenne tous les quatre mois à travers le monde. Ebola, dengue, grippe aviaire ou porcine, maladie de Lyme... : les trois quarts de ces infections virales ou bactériennes ont pour origine un réservoir animal. Or, de l’élevage intensif à la déforestation et l’urbanisation, les activités humaines ont fait exploser nos interactions avec de plus en plus d’espèces sauvages ou domestiques. De la Thaïlande au Kenya, des États-Unis au Pérou, ce documentaire suit aux quatre coins du monde des chercheurs (virologues, épidémiologistes…) qui étudient et suivent le déplacement des agents pathogènes susceptibles d’engendrer de prochaines pandémies. Unanimes, ces scientifiques tirent la sonnette d’alarme : il est urgent de remettre la préservation des écosystèmes et de la biodiversité au centre de nos préoccupations. Saurons-nous les écouter ?
Un tour du monde des foyers d’infection
En Thaïlande, la virologue Supaporn Wacharapluesadee capture en pleine forêt des chauves-souris. Première scientifique à avoir identifié le génome du Covid-19, elle surveille un autre virus bien plus mortel pour l'homme dont certaines sont porteuses : le Nipah, dont le taux de létalité chez l’homme s’élève entre 70 % et 100 % en Inde et au Bangladesh. Expert en maladies émergentes et président du projet Virome mondial, Dennis Carroll sillonne, lui, toute l’Asie pour identifier de prochains foyers d’infection. Au Kenya, l’équipe de la virologue Tarja Sironen effectue de son côté des prélèvements sur les fluides d’autres chauves-souris chez lesquelles un variant d’Ebola a été détecté. Dans la mer des Wadden, aux Pays-Bas, le professeur Albert Osterhaus étudie la circulation du virus H5N1 : transmis par des oiseaux migrateurs, ce dernier décime ici des phoques. Aux États-Unis, où la maladie de Lyme, en pleine expansion dans l’hémisphère Nord, affecte chaque année plusieurs centaine de milliers de personnes, la chercheuse Kelly Oggenfuss piège des souris pour étudier les tiques qui les parasitent et transmettent la maladie. Militant pour l’interdiction du commerce de viande de brousse, réservoir de zoonoses, Asli Han Gedik circule dans un marché de plein air à Lagos, au Nigeria, où sont vendus vivants crocodiles, antilopes, agoutis ou pangolins. Au Pérou, les scientifiques ont mis en évidence le rôle de la route transamazonienne, qui relie l’Atlantique au Pacifique, dans la propagation du paludisme. Mais également celle de la dengue : contaminés par des moustiques, les orpailleurs illégaux transmettent ensuite la maladie à leur entourage. En Guyane, des scientifiques enquêtent sur le processus qui a permis à la bactérie responsable de l’ulcère de Buruli, une affection cutanée sévère, de se répandre dans une trentaine de pays…