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Le musée et le milliardaire anticonformiste
Vidéo numérique
Un passionnant documentaire sur le chantier hors norme du musée conçu par Tadao Ando pour la collection d'art contemporain de François Pinault au cœur de Paris, dans l'ancienne Bourse de commerce, qui s'est ouvert au public le 22 mai.
La Bourse de commerce-Pinault Collection, de son nom officiel, nouveau musée d'art contemporain créé par le milliardaire français au cœur de Paris pour exposer une partie de sa fabuleuse collection d’art contemporain, a enfin ouvert ses portes le 22 mai. Il a fallu cinq années de travaux dantesques, orchestrées par l'architecte japonais Tadao Ando, qui a déjà conçu les deux musées vénitiens de François Pinault (le Palazzo Grassi et la Pointe de la douane), pour rénover et transformer l'ancienne halle aux blés, construite en 1763 et devenue Bourse de commerce en 1889. Plus de 3 000 ouvriers et artisans d’art se sont relayés sur ce chantier hors norme ralenti par la crise sanitaire. Collectionneur passionné et paradoxal, François Pinault, qui a financé intégralement les 108 millions d'euros du budget initial, a voulu être le curateur de l'exposition inaugurale, "Ouverture". Car pour l'ancien patron des groupes PPR et Kering, classé quatrième fortune française, qui ne veut plus s'occuper aujourd'hui que de sa collection, ce musée somptueux représente à la fois un pari et une consécration. Le réalisateur Oliver Lemaire (Let's Dance, 13 novembre, la vie d'après) a pu filmer les étapes successives de son avènement.
Perspectives
Entre les opérations de haute précision menées par une batterie de professionnels chevronnés et les rencontres au sommet, sur le chantier, du grand patron et de l'architecte, ce passionnant film choral confronte les points de vue des protagonistes du projet et de quelques observateurs avisés : François Pinault lui-même, Tadao Ando, ses jeunes confrères français Lucie Niney et Thibaut Marca, l’architecte des bâtiments de France Pierre-Antoine Gatier, le directeur de Pinault-Collection Jean-Jacques Aillagon, le galeriste Kamel Mennour, les critiques d'art Roxana Azimi et Harry Bellet … Il met ainsi en perspective tous les enjeux du projet, notamment la manière dont les collectionneurs privés, seuls capables désormais d’ouvrir un musée de cette envergure, dominent le monde hyperspéculatif de l’art contemporain.