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Morts à crédit
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Chaque jour en France, trois personnes se donnent la mort parce qu'elles n'arrivent plus à rembourser leurs prêts. Claudine Schnegg est l'une de ces victimes. En août 2009, cette mère de quatre enfants se suicide, dépassée par une dette de plus de 200 000 euros, après avoir contracté vingt-sept crédits différents en seulement trois ans. Dans une société d'abondance où la tentation est omniprésente, les organismes de crédit, mais aussi la grande distribution, recourent à des techniques toujours plus subtiles pour attirer les consommateurs dans le piège des emprunts faciles. En 2010, la loi Lagarde visait à protéger les emprunteurs en encadrant notamment les crédits "revolving", ces prêts renouvelables à taux très élevés, présents dans 90 % des cas d'endettement. Mais les publicités agressives et les pratiques mensongères persistent.
Prévenir et guérir face à ce phénomène, des associations comme Crésus, en France, se mobilisent pour aider les surendettés. Encore peu développés en Europe, des programmes d'éducation financière voient également le jour, comme en Allemagne où les lycées dispensent désormais des cours de gestion budgétaire. En Espagne, des citoyens mènent des actions collectives pour combattre les expulsions massives de familles, harcelées par leurs créanciers. En suivant plusieurs accidentés de la vie sur le chemin de la reconstruction, aux quatre coins de l'Europe, cette enquête fouillée, étayée par les analyses d'économistes et de sociologues, dépasse la vision fataliste qui entoure la problématique du surendettement pour explorer des solutions.