0 avis
Robert Mitchum, le mauvais garçon d'Hollywood
Vidéo numérique
Par son naturel, le bad boy Robert Mitchum a conquis le public et les plus grands cinéastes. Sans occulter ses frasques, ce séduisant portrait dévoile la sensibilité que l'acteur dissimulait sous sa désinvolture.
Né en 1917 dans le Connecticut, Robert Mitchum subit de plein fouet la Grande Dépression. À 11 ans, il quitte un foyer qui n'a plus de quoi le nourrir. Après quelque temps passé chez ses grands-parents et une arrestation pour vagabondage, il rejoint la cohorte des hobos, ces errants en quête de jobs ou de combines. Cette jeunesse à la dure lui forgera le caractère et les muscles. Elle lui donnera aussi le désir d'un ancrage familial. En 1940, il épouse Dorothy, et leur union résistera à toutes ses infidélités.
"Jane Russell mâle"
Dès ses débuts, Robert Mitchum joue avec un naturel remarquable, à contre-courant de la vogue Actors Studio. Sa carrure, son flegme, son ironie en font un sex-symbol, le "Jane Russell mâle". Mais le jour où la police le coince en train de fumer de l'herbe, il se croit fini. Le patron de la RKO, Howard Hugues, dégaine alors une campagne de communication montrant Mitchum purgeant humblement sa peine. L'amour du public, acquis à la cause de ce mauvais garçon, fait le reste. L'acteur enchaîne les tournages avec les plus grands cinéastes, de Minnelli à Preminger (à qui il mettra une claque !).
Sertie d'extraits de films, de témoignages et d'archives personnelles, cette plaisante biographie ne ruine pas la mauvaise (et savoureuse) réputation de l'acteur. Elle rappelle ses frasques, ses multiples liaisons (avec Ava Gardner et Shirley MacLaine, entre autres), sa rétivité aux mondanités, et ressuscite le franc-parler réjouissant qui le vit déclarer devant la commission aux activités antiaméricaines, en plein maccarthysme, qu'il répugnait à converser "avec des gens avec lesquels il n'irait pas boire des coups". Mais ce portrait dévoile aussi l'émotivité cachée derrière la façade de dur à cuire. Le touchant témoignage de son fils, Christopher Mitchum, révèle le père sensible et aimant que fut l'acteur. On apprend aussi que, malgré ses dénégations, Mitchum prenait son métier à cœur. L'échec des chefs-d'œuvre La nuit du chasseur et La fille de Ryan, réévalués longtemps après, minèrent ce faux cynique, qui prétendait faire du cinéma "pour le fric".