0 avis
Fondrières et autres nouvelles / Vladimir Tendriakov
Livre
Série Littératures soviétiques
Publié par Gallimard. Paris , 1967
«Quatre nouvelles pour quoi dire? Goustoï Bor où se passe la première est une localité que ne relie au monde extérieur que la route à tout bout de champ noyée par les pluies, menant à une gare située à cinquante kilomètres. C'est elle qui donne le titre de ce livre, Fondrières. Mais peut-être bien que les quatre sont des histoires de fondrières, à métaphoriquement parler. Un homme meurt parce que les gens considèrent plus important que sa vie le matériel d'État dont ils ont dépôt. Ou bien c'est l'enfant partagé entre les superstitions de sa famiIle et l'école, qui pourrait périr pour ce que les uns et les autres considèrent comme le vrai et le bien, L' Icône miraculeuse. Et dans Le trois, le sept et l'as, sur ce fleuve du nord, où les billes de bois filent au long du courant sans jamais s'arrêter, la petite société des compagnons flotteurs, bouleversée par l'arrivée d'un inconnu, un homme qui a fait de la prison, qu'un d'entre eux a sauvé de la mort, va se trouver en face d'une tragédie qu'aucune transformation sociale ne peut éviter : l'homme le meilleur, le plus utile, peut du jour au lendemain être considéré comme un assassin, celui qui a sauvé héroïquement une vie devenir le demier des lâches... Enfin, dans Le Jugement, une chasse à l'ours met en jeu trois hommes parmi lesquels l'un est meurtrier par imprudence ; et ici comme dans Fondrières, nous sommes revenus après quelques années à Goustoï Bor transformé par un grand chantier (la route améliorée, doublée d'un embranchement de chemin de fer), mais le trouble existe toujours dans les hommes. Encore une fois, de ces trois-là, l'un qui a été le bienfaiteur du pays va-t-il être tenu pour un assassin, faut-il lui sacrifier cet autre qui est innocent, qu'on ne voudra pas tenir pour innocent... Il n'est de pire tribunal que celui de sa propre conscience, dit le dernier mot du livre.
Vladimir Tendriakov est l'un des écrivains révélés dans les années cinquante par la revue Novy Mir. Son œuvre, dont on connaît en français Trois Gouttes de rosée, est toute consacrée à la vie de la campagne. Elle brise résolument avec la littérature apologétique antérieure qui se donnait pour thème les succès de la construction socialiste. Dans le cadre des institutions nouvelles, elle est entièrement toumée vers le drame humain et retrouve par là les traditions de la grande littérature russe.»
Aragon.
Autres documents dans la collection «Littératures soviétiques»