Sommaire
1) Une carrière fulgurante sous la Révolution
2) Lecourbe s’illustre dans les campagnes de l’armée du Rhin
3) Disgrâce du général sous l’Empire
4)
- Siège de 1815 et décès de Lecourbe
Procès du général Moreau et disgrâce de Lecourbe
De 1791 à [1803], le général Lecourbe n’avait fait que grimper de grade en grade en accumulant les victoires et les conquêtes. [Il] était au sommet de sa gloire, au faîte de [plus de] dix ans de carrière remarquable. Le 21 décembre 1803, Lecourbe est reçu membre de la Légion d’honneur, qui vient d’être créée. Le complot Pichegru-Cadoudal-Moreau déchaîne la colère de l’empereur. Les frères Le Courbe s’unirent pour prouver l’innocence de Moreau, grand ami du général. Le 10 juin 1804 le général Moreau est condamné à deux ans de prison. Le général Lecourbe fait tout pour casser ce jugement. Napoléon lui retire sa nomination à la légion d’honneur et, le 13 septembre 1804, lui signifie sa mise à la retraite […]. Ainsi fut brusquement interrompue la carrière militaire du général qui avait fait toutes les campagnes de la République […]. Il s’installe à Soisy. Mais l’empereur craint que des actions soient entreprises pour libérer Moreau. Le 22 août 1805, il reçoit l’ordre de se rendre en Franche-Comté. Napoléon furieux, ordonne à Fouché de tout faire pour lui faire quitter sa résidence trop proche de Paris. Le 3 septembre 1805 il quitte Soisy définitivement et fait venir son neveu Joseph Lhomme pour aider sa femme à gérer le domaine […]. [Leur] correspondance permet de suivre tous les échanges d’intendance entre Soisy et Ruffey.
Le général Lecourbe et la construction du château de Ruffey in Travaux 2002 / Société d'émulation du Jura. - Lons-le-Saunier : Société d'émulation du Jura, 2003, p. 228-230.
Lettre de Lecourbe à son épouse-30 octobre 1811
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Lettre de Lecourbe à son épouse-30 octobre 1811
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Lecourbe assigné à résidence par Napoléon dans le Jura
Le château qui abrite aujourd’hui la mairie de Ruffey[-sur-Seille] a été acquis par la commune en 1842 et sauvé ainsi d’une démolition programmée, qui en avait déjà entamé les deux ailes. Ce château a été édifié à l’emplacement d’un ancien castel médiéval dans les années 1807-1811 par le général Lecourbe, [alors] assigné à résidence à Ruffey en 1805 sur ordre de Napoléon, après sa disgrâce et sa mise en retraite forcée […]. Lecourbe n’a guère eu le loisir de profiter de sa nouvelle demeure, où il avait regroupé ses riches collections. Relégué à Bourges en 1813 il y séjourna à nouveau quelques mois en 1814-1815, après sa réhabilitation par les Bourbons et avant de repartir en compagne pour contrer la nouvelle invasion de la France par les coalisés en verrouillant avec succès le passage de Belfort, où la maladie l’emporta en octobre 1815.
Encart de Vincent Claustre in Travaux 2002 / Société d'émulation du Jura. - Lons-le-Saunier : Société d'émulation du Jura, 2003, p.225.
Lettre de Lecourbe à son épouse-1er février 1806
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Lettre de Lecourbe à son épouse-1er février 1806
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Le château de Soisy, demeure provisoire de Lecourbe alors au faîte de sa gloire
En novembre 1800, Lecourbe [acheta] le Château seigneurial de Soisy pour la somme d’environ 200000 francs. [La commune de Soisy-sous-Etiolles ait été créée en 1793. Elle porta provisoirement le nom révolutionnaire de Soisy-Marat et devint en 1934 Soisy-sur-Seine. La noblesse d’Empire affectionnait particulièrement ce lieu qui offrait la quiétude de la campagne tout en restant proche de la capitale.
[Lecourbe s’ingénia] à y loger toutes les merveilles qu’il avait ramenées de ses combats et victoires. Collections de pierres, de cristaux, d’oiseaux, de tableaux de maître, de livres, de raretés […]. Le château était un vrai musée et une immense bibliothèque.
De 1805 à 1811, la Générale [Lecourbe vécut] seule à Soisy d’où elle [allait] souvent à Paris pour faire des démarches en faveur de son mari. Le général se [résolut cependant] à vendre le château de Soisy [au général Dutaillis. En mars 1811, l’affaire fut conclue pour la somme de 450 000 francs. Le château fut détruit en 1876.]
Le général Lecourbe et la construction du château de Ruffey in Travaux 2002 / Société d'émulation du Jura. - Lons-le-Saunier : Société d'émulation du Jura, 2003, p. 230-233.
Lettre de Dutaillis à Lecourbe. Le 15 février 1811
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Le général Lecourbe et la construction du château de Ruffey in Travaux 2002 / Société d'émulation du Jura. - Lons-le-Saunier : Société d'émulation du Jura, 2003, p. 230-233.
Lettre de Dutaillis à Lecourbe. Le 15 février 1811
Collection Bibliothèque municipale de Belfort
Madame Lecourbe : une femme en lutte contre son époque.
Madame Lecourbe, née Marie-Josèphe Barbal est née le 29 juillet 1773 à Antheil, près de Namur en Belgique. Elle fait semble-t-il, la connaissance de Lecourbe vers 1794, lors du passage de ce dernier en Belgique, après la bataille de Fleurus. Elle l’épouse le 1er nivôse de l’an X (22 décembre 1801). Elle a alors 28 ans, Lecourbe 42. Le couple qui n’aura pas d’enfant vit en région parisienne, au château de Soisy-sous-Etiolles et mène la vie de cour jusqu'au jugement de Moreau en 1804.
A la mort de son époux, elle parvient à garder le château jurassien de Ruffey, malgré la contestation des autres membres de la famille Lecourbe.
Elle meurt le 31 mai 1831 à l’âge de 57 ans.
Nous ignorons malheureusement beaucoup de choses sur Madame Lecourbe, mais sa correspondance laisse deviner une femme armée d’un tempérament bien affirmé. Elle s’insurge, tempête et se bat pour défendre ses prérogatives et sa liberté d’agir au fil des lettres.
Le général Lecourbe et la construction du château de Ruffey in Travaux 2002 / Société d'émulation du Jura. - Lons-le-Saunier : Société d'émulation du Jura, 2003, p.233.
Lettre de Lecourbe à son épouse- Le 15 prairial an XI (4 juin 1803)
Collection Bibliothèque municpale de Belfort
Lettre de Lecourbe à son épouse- Le 15 prairial an XI (4 juin 1803)
Collection Bibliothèque municpale de Belfort
L’Ecole militaire de Saint-Cyr
L’Ecole militaire de Saint-Cyr, fondée par Napoléon en 1802, est la plus prestigieuse école militaire française. Depuis sa création, elle est chargée de la formation des officiers de France.
Lettre du Général de brigade Duteil à Lecourbe. 12 novembre 1809
Collection Bibliothèque municipale de Belfort