Du couvent des Capucins à l'ancien hôpital de Belfort
2. Le "dépôt littéraire" : une salle de classe
Venu inspecter le dépôt belfortain en décembre 1794, Rossé, agent national du district constata que la bibliothèque n’était pas près de s’ouvrir : « ce qui peine davantage l’administration, c’est de n’avoir pu encore donner de forme a cet établissement public utile, par défaut de local pour le placer », les livres étant déposés « dans une des sales destinées aux écoles de cette commune ». Dans une lettre adressée au préfet du Haut-Rhin, Bévalet rendit compte de la situation à laquelle il avait dû faire face quand il était entré en fonction :
Représentez-vous un amas informe de plus de dix mille volumes de tout format, jettés par panniers et pêle mêle au milieu d’une sâle nue, sans aucun moyens pour m’en permettre le dépouillement. Représentez-vous la moitié et plus de ces livres tirés des bibliothèques des cy-devant capucins et cordeliers de Thann, m’arrivant par une pluye battante, dans des chariots à charbons, à découvert, entassés sans ordre, mouillés presque à fond, exhalant une odeur infecte et que je n’ai garanti d’une pourriture entière qu’en les étendant avec autant de peine que de dégout sur des fagots […].
4. La bibliothèque dans l'ancien hôpital de Belfort
Belfort - La Vieille Ville - Rue du Général Roussel, Ancien Hôpital Civil occupé par la Bibliothèque et les Musées Municipaux, la Bibliothèque de la Société d'Émulation et la Loge Maçonnique. Collection des Cartophiles & Collectionneurs du Territoire de Belfort.
La construction d’un bâtiment du nouvel hôpital étant achevée, le conseil municipal décida, le 24 janvier 1903, de transférer la bibliothèque au premier étage de l’ancien hôpital, sans faire toutefois de grands frais : « En ce qui concerne la bibliothèque, Mr l’architecte dressera un devis d’aménagement qui consistera principalement en rayonnages ».
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1. Le couvent des Capucins
Dans leur maison édifiée près de la Savoureuse et agrandie au XVIIIe siècle – les restes en sont visibles derrière le théâtre – les Capucins avaient aménagé une salle réservée à la conservation et à la consultation de leurs livres. Il en était ainsi dans tous les couvents.
3. Errance des livres dans la mairie
Projet de réparation de l'Hôtel de Ville, 1884. Collection Archives municipales de Belfort.
Le 20 janvier 1795, le conseil de la commune de Belfort mit à la disposition du district deux salles au rez-de-chaussée de la maison commune pour y établir la bibliothèque publique projetée. Mais comme cette bibliothèque relevait du district, la ville ne voulut pas faire les réparations indispensables et exigea le paiement d’un loyer. Et dès 1800, le maire entendit récupérer les salles pour d’autres usages. Les livres furent entreposés dans trois pièces du logement des sergents de ville. Ils revinrent ensuite dans une salle de la mairie, au premier étage, où s’ouvrit la bibliothèque gérée par l’École secondaire.
Cette salle était « très mal placée et presque inabordable », selon le maire Parisot qui proposa, lors d’une séance du conseil municipal de novembre 1873, le transfert de la bibliothèque dans « les deux salles du fond de l’aile droite de l’hôtel de ville, au rez-de-chaussée, local très spacieux, très éclairé ». Un crédit de cinq cents francs fut voté pour l’exécution du projet. Le 14 décembre 1874, fut décidée l’ouverture d’une salle de lecture deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche. Le conseil municipal vota « une somme annuelle de deux cents francs, destinée à rétribuer un surveillant, employé de la ville, à condition qu’il ne soit pas distrait de ses fonctions ».
Licence Creative Commons
Mariette Cuénin-Lieber a autorisé la diffusion de ce dossier sous la licence Creative Commons CC BY-NC-ND http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/.