« Bibliotecque » : « elle est divisée en huit Cases, et il n’y existe aucun manuscrit ». Baümlin a compté 2563 volumes :
41 v. in quarto
30 v. in 12
40 v. in folio
300 v. in quarto
157 v. in octavo
29 v. in folio
45 v. in quarto
47 v. in octavo
47 v. in folio
19 v. in quarto
140 v. in octavo
Plus 120 v. « de differente grandeur et en differentes langues les uns reliés en bois, Les autres en parchemin, ouvrages de très peu de valeur »
Case V : « phylosophes »
61 v. in folio
34 v. in quarto
140 v. in octavo
« il existe en outre cent trente volumes de differentes grandeurs, et de peu de valeure »
Case VI : « Livres pieux »
29 v. in folio
27 v. in quarto
222 v. in octavo
« il existe en outre soixante quatres volumes reliés en bois et en parchemin de differentes langues »
Case VII : « predicateurs »
18 v. in folio
52 v. in quarto
569 v. in octavo
Case VIII : « Melanges »
« cette case contient peu de chôses, et le tout en très mauvais état, environ cent soixante et dix volumes »
Total : 2563 volumes + environ 170 des « Melanges »
5 décembre 1794 (15 frimaire an III) :estimation du nombre de livres dans le dépôt. 3000 à 4000 volumes selon le rapport de Rossé (« Agent national près le district de Belfort ») au Comité d’Instruction publique (AN, 17 1187 B, Haut-Rhin ; document reproduit dans l’article de Dominique Varry, Bulletin de la SBE, n° 80, 1989, p. 50-51)
Dans une lettre adressée au préfet du Haut-Rhin, Bévalet précise que le dépôt, après le transfert des livres des trois couvents, contenait plus de 10000 volumes (ADHR, 4T 57).
29 mars 1801 (8 germinal an IX) :État des livres envoyés à Colmar établi par Bévalet (ADHR, 4T 57 – copie : ADTB, fonds SBE, 5 J YB 8/33). Six caisses : 225 ouvrages (plus de 300 volumes), titres indiqués. Il s’agissait des ouvrages les plus précieux du dépôt : bon nombre d’éditions antérieures à 1650, dont des incunables. D’autres caisses auraient été envoyées.
Titre du catalogue : « État des Livres de la Bibliothèque du Cydv district de Belfort, Envoyés a Colmar le 8 germinal an 9, a la diligence du Sous préfet de L’arrdt »
23 septembre 1805 (1er vendémiaire an XIV) : « Catalogue des Livres qui composent la Bibliothèque de l’Ecole secondaire de la Ville de Belfort » (ADHR, 4T 57 – copie : ADTB, fonds SBE, 5 J YB 8/33) : 716 titres en 1601 volumes (titres précisés). Dressé par des professeurs de l’École, il est signé par le maire Gérard et Thové, un ancien prêtre assermenté, qui enseignait les mathématiques. Les livres y sont classés par matières (par exemple, « Histoire et Géographie », « Sciences, Arts et belles lettres »), puis par formats – in-folio, in-8, in-12 – pour chaque matière. Suit la liste des « Livres conservés à cause de leur ancienneté ou de leurs gravures ». Le maire, qui lisait l’allemand, était intervenu en faveur de la conservation de livres en cette langue.
Faite avant le catalogue par les professeurs chargés du tri (1er floréal an XII : 21 avril 1804), une estimation des livres mis au rebut et destinés à la vente est conservée (ADHR, 4T 57 – copie : ADTB, fonds SBE, 5 J YB 8/33) : 6114 volumes. Le relevé n’est pas très précis : il ne donne ni le lieu ni la date d’édition (par exemple, « 13 Vol. Sermons de Massillon quatorze francs »).
14 septembre 1818 : « Etat des livres qui composent la Bibliothèque de Belfort » (ADHR, 4T 59)
Cet État, fait à la demande du préfet du Haut-Rhin, est signé par le maire Legrand. Il ne donne pas de titres, mais indique le nombre de volumes par thèmes (par exemple, « Théologie 311 v. », « Géographie, Voyages 134 v. ») et précise qu’au total la bibliothèque en conserve 1808. Une note traite « des ouvrages très précieux qu’elle peut posséder » : « La Bibliothèque possède quelques ouvrages assez précieux des premiers tems de l’imprimerie, quelques ouvrages hébreux, grecs, et cependant il n’y a rien de très rare. Le seul ouvrage très ancien et très curieux, c’est un volume écrit en allemand et intitulé les 24 harpes d’or. » Il s’agit d’un incunable, Die vier und zwenzig gulden Harpfen, paru à Strasbourg chez Martin Schott en 1493. Cet volume – une traduction en allemand des Collationes de Jean Cassien (vers 360-vers 432) faite par un Dominicain, Johannes Nider (vers 1380-1438) – a appartenu aux Capucins de Thann. Il est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque de Belfort (H 150). De 1470 à 1505, sept éditions des Goldenen Harfen furent publiées (quatre à Augsbourg, une à Ulm, Strasbourg et Wessobrunn). Celle de Strasbourg est la sixième, mais c’est la seule à être illustrée de 24 gravures sur bois dans le texte. Peu d’exemplaires en sont conservés. De plus, celui de Belfort contient une table des matières, fait rare (sur les éditions, voir Die vierundzwanzig goldenen Harfen, éd. critique par Stefan Abel, Tübingen, Mohr Siebeck, 2011, « Die GH in Inkunabelüberlieferung », p. 67 et suivantes). Les Capucins de Belfort possédaient une édition lyonnaise datée de 1737 des Conférences de Cassien, traduites en français par Nicolas Fontaine (1625-1709) et publiées sous le nom de Saligny. Les deux tomes sont conservés à la Bibliothèque de Belfort (P 132).
L’ « Etat » envoyé au préfet est suivi d’un rapport sur la bibliothèque et d’un bilan de l’avancée du catalogage, tous deux signés par le maire. Dans le rapport, il est précisé que la bibliothèque se trouve dans « une des salles de l’aile droite de l’hôtel de ville » et qu’il « n’existe pas de ressource affectée à l’achat de livres ». « Il n’y a plus de bibliothécaire », faute d’argent pour payer un traitement. Le lectorat est réduit : « la majorité de ces lecteurs se composera toujours de professeurs et élèves du collège, indépendamment de quelques ecclésiastiques et amateurs instruits qui consulteront les ouvrages classiques, ceux de théologie, l’histoire et les voyages ».