Isa Aucouturier
Isa Aucouturier a été formée à Paris par Catherine Chauvel (Meilleur Ouvrier de France) et à Tokyo par Yamazaki Yô. Elle a exposé au Tokyo Bookbinding Club et en Franche-Comté. Elle a en outre ouvert un atelier de reliure en 2008 à Tokyo puis, en 2011, à Besançon.
Site Internet : www.reliure-isa-aucouturier.com
La Bibliothèque de Belfort a fait appel en 2013 à Isa Aucouturier pour relier une sélection de manuscrits et d’éditions originales du poète Léon Deubel à l’occasion du centenaire de sa disparition.
La Revue Verlainienne
Le premier plat de la Revue Verlainienne, clin d'œil au kirigami japonais, reprend en une fine mosaïque de papier le tracé manuscrit des initiales de la revue.
La Revue Verlainienne. Numéro 1, novembre 1901.
Reliure à la Bradel pleine toile rouge. Titrage en long à l'œser blanc, sur pièce de titre en cuir rouge.
Décor sur le premier plat en mosaïque de papier, aux initiales de la revue. Gardes couleur papier à la colle Hervé Dugas.
Collection Bibliothèque municipale de Belfort. H 11094 (10).
"Il y a tout au plus trois ou quatre idées en poésie : l'amour, la mort, le souvenir, la nature, l'orgueil."
Léon Deubel, Lettre à Louis Pergaud.
Licence Creative Commons
La Bibliothèque municipale de Belfort a autorisé la diffusion de cette exposition virtuelle sous la licence Creative Commons CC BY-NC-ND http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/.
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Le fonds Deubel
Trois ou quatre idées, tout au plus, parsèment le travail de reliure réalisé par Isa Aucouturier pour la sélection du fonds Deubel : la sobriété tout d'abord, miroir de l'écriture classique du poète, qui se traduit dans le choix de reliures simples et de matériaux modestes comme la toile et le papier. Les volumes sont travaillés sans apparat ni faste, titrés sans or. Le noir et le rouge, bruts, sans compromis, dominent la palette de couleurs.
Hautain, insociable, Léon Deubel l'était sans doute par pudeur. Au travers du classicisme de sa poésie, sourdent les sentiments enfouis, la désespérance romantique qui le mèneront, à 34 ans, à se donner la mort. Il reviendra au lecteur d’ouvrir les livres, de dénouer les sobres rubans qui emballent les écrits, pour y trouver la vérité deubélienne.
Le coffret des deux manuscrits exceptionnels, les Premiers Balbutiements et le Journal de Baume-les-Dames, s'ouvre comme une fleur. Et éclatent alors, au cœur de chacun des volumes, la sauvagerie colorée des sentiments, le tracé dément des pulsions, la bohème un peu dandy des papiers à la colle d'Hervé Dugas, commissionné spécialement par le relieur pour ce travail.
Manuscrits de Léon Deubel, Premiers Balbutiements et Journal de Baume-les-Dames.
Boîtes de protection en toile Buckram noire, avec fermeture aimantée. Papiers intérieurs : papier à la colle Hervé Dugas. Les deux boîtes son réunies par aimantation dans une chemise assortie. Fermeture de la chemise avec des rubans bicolores rouge et noir. Titrage sur papier Züber Rieder beige 220g façon écriture manuscrite.
Collection Bibliothèque municipale de Belfort.
Mais la sobriété deubelienne n'est pas pour autant signe de simplicité. Léon Deubel se définissait lui-même comme un "minutieux ouvrier de bibelots étranges". Son œuvre, visant une forme de perfection hautaine, n'est pas sans évoquer une certaine esthétique asiatique du travail artisanal, de la chose simple mille fois pratiquée qui ne saurait souffrir aucun défaut.
Léliancolies, ou la Chanson du pauvre Gaspard. 1 volume.
Reliure pleine toile rouge. Livre monté sur onglets avancés. Couture formant le titre en fil de coton blanc. Gardes couleur en papier à la colle Hervé Dugas.
Collection Bibliothèque municipale de Belfort. H 11107.