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Petite, j'attendais avec impatience que ce soit dimanche, un poème de Jacqueline Besançon lu par Jessica
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Petite, j’attendais avec impatience que ce soit dimanche
Petite, j’attendais avec impatience que ce soit dimanche. Ce jour-là, maman se levait très tôt. Lorsqu’à mon tour je me réveillais et que j’entrais dans la cuisine, l’omelette que maman avait préparée était posée sur la table et découpée en tranches bien régulières. Papa rangeait son matériel de pêche et vérifiait si les hameçons et les vers de terre étaient bien dans sa sacoche. « Dépêchez-vous les enfants », disait-il.
Petite, je tremblais quand je voyais papa nettoyer ses grosses guêtres. Il allait partir prendre son tour de garde. Nous étions en pleine guerre d’Algérie et j’avais très peur de ne plus revoir papa.
Petite, je me souviens de ce Noël où, pour la première fois, je ne croyais plus au Père-Noël. Mes sœurs et mon frère y croyaient encore. Avec maman et papa, nous nous sommes levés sans faire de bruit pour déposer tous les cadeaux sous la belle cheminée en marbre.
Petite, je détestais le jour où maman cuisinait sa daube aux carottes. Je prétendais avoir faim parce que j’avais mal au ventre, mais maman n’était pas dupe.
Petite, j’adorais jouer avec mon cousin Jean-Jacques. Nous étions du même âge et nous aimions tous les deux faire des farces. Un jour, papa s’étonnait d’une odeur qui empestait la maison. Jean-Jacques et moi avions mis une boule puante sous le lit. Nous avions bien entendu été réprimandés.
Jacqueline Besançon
L'auteur a autorisé la diffusion de ce poème sous la licence Creative Commons CC BY-NC-ND http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/.