Liber vagatorum Der Betler Orden
(Le livre des gueux)
Liber vagatorum Der Betler Orden.- [Pforzheim : Thomas Anshelm, 1510]
Collection Bibliothèque municipale de Belfort, 4°239 (9)
Ce petit ouvrage allemand de quelques feuillets seulement, imprimé vers le commencement du XVIe siècle, 9e pièce d’un recueil factice qui en compte 13, s’ouvre sur une gravure bien curieuse. Un mendiant dont le pied gauche est lié à une béquille, est entouré d’un garçon qui a le bras droit en écharpe et d’une femme qui retient de la main gauche un paquet sur sa tête.
Liber vagatorum Der Betler Orden.- [Pforzheim : Thomas Anshelm, 1510]
Collection Bibliothèque municipale de Belfort, 4°239 (9)
Ce petit ouvrage allemand de quelques feuillets seulement, imprimé vers le commencement du XVIe siècle, 9e pièce d’un recueil factice qui en compte 13, s’ouvre sur une gravure bien curieuse. Un mendiant dont le pied gauche est lié à une béquille, est entouré d’un garçon qui a le bras droit en écharpe et d’une femme qui retient de la main gauche un paquet sur sa tête.
L’opuscule, qui sera très largement diffusé jusqu’au milieu du XVIe siècle (Cf. Brunet, p. 1055) décrit très précisément, les différentes techniques utilisées par les vagabonds pour voler de l’argent aux honnêtes gens. Mais il renferme surtout un document capital: le lexique argotique employé par les marginaux d’alors, le Rotwelsch.
Sont ainsi énumérés:
Les mendiants culs-de-jatte (Klenckner), les mendiants affligés de la danse de Saint Guy, (Granlner), ceux qui mendient devant les églises presque nus, (Schwanfelder), les mendiants qui portent des cliquets comme s'ils étaient lépreux, (Junckfrawen), ceux qui se font passer pour des marchands ruinés, (Randirrer), ceux qui se font passer pour des pèlerins chargés de coquilles, (Christianer), les prétendus infirmes (Seffer), etc.
Le marginal y apparaît toujours sous les traits d’un être fourbe prêt à tout pour extorquer quelques pièces. En arrière fond, se profile évidemment le danger qu’il représente pour la société organisée et pour l’ordre établi.
Pour aller plus loin :
Frieder Schanze, Die älteren Drucke des Liber vagatorum, Gutenberg-Jahrbuch, 1995, p. 143-150, n°10
L. Sainéan, Les sources de l’argot ancien, Tome I, Paris, H. et E. Champion éditeurs,1912
B. Geremek, Truands et misérables dans l’Europe moderne (1350-1600), Paris, éd. Gallimard-Julliard, 1980