Sommaire
Préface et introduction
1) Les outils (première partie)
2) Les outils (deuxième partie)
3) Les supports
4) Les cabinets de dessins
5) Bibliographie
Pierre noire, également appelée pierre d’Italie
La pierre d’Italie (Piémont) est composée de schistes argileux aux grains très serrés d’un noir grisâtre. Elle est remplacée au début du XVIIIe siècle par une pierre noire artificielle fabriquée à partir d’un mélange d’argile et de noir de fumée. Au XIXe siècle, elle est pratiquement abandonnée au profit du fusain ou de la mine de plomb. Les crayons carbone ou crayons Wolf offrent de nos jours un substitut proche de la pierre noire qui, associé à la sanguine et à la craie, se retrouve dans la technique dite « des 3 crayons ».
Denis BISSANTZ. La remise B. Pierre noire. – 24 x 34,5. Collection de l’artiste.
Fusain
Le fusain est un charbon de bois obtenu par la calcination de bâtonnets de l’arbre du même nom (fusus) ou d’autres essences telles le tilleul, le saule ou la vigne. Il s’efface au chiffon, à la mie de pain ou à la gomme (dite « mie de pain »).
La trace obtenue est un dépôt pulvérulent très instable qui nécessite pour sa conservation la diffusion d’un fixatif à l’alcool ou à base de résine acrylique. Avant l’emploi des fixatifs, la stabilité du dessin pouvait être obtenue par trempage du fusain dans l’huile (lin). Le procédé a cependant un inconvénient : l’huile diffuse en effet autour du trait et altère par conséquent l’aspect du dessin tout en nuisant à sa conservation.
Edouard VUILLARD, Portrait de la comtesse de Noailles. Paris, Musée d’Orsay, conservé au musée du Louvre. Don Mme et Ker Xavier Roussel, 1.105 x 1264 m. Crédit : Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Jean-Gilles Berizzi.
Edouard VUILLARD, Portrait de la comtesse de Noailles. Paris, Musée d’Orsay, conservé au musée du Louvre. Don Mme et Ker Xavier Roussel, 1.105 x 1264 m. Crédit : Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Jean-Gilles Berizzi.
Pointes de métal et stylet
La pointe la plus utilisée est d’argent (montée sur support bois). Elle peut être également de cuivre, d’or ou de plomb.
L’exécution rigoureuse ne permet aucun repentir de tracé et requiert une maîtrise assez similaire à celle du graveur. Le support recevant la trace du dessin est un papier recouvert d’une préparation de poudre d’os et de colle. La coloration est à base de terre (ocre, hématite, terre verte). Le dessin obtenu peut être éclairé par des rehauts de blanc de céruse.
Si la nature de la pointe n’est pas identifiée, le terme stylet est utilisé. Le stylet désigne également une lame fine, pointue, faite de bois, d’os ou d’ivoire. Il permet le tracé sur une tablette de cire ou sur un enduit frais, dans la technique de la fresque.
Au Moyen Âge la pointe de métal est aussi d’un usage courant pour tracer les lignes nécessaires à l’usage de la plume ou du pinceau dans l’exécution de l’écriture et de l’enluminure.
Avec l’Ecole vénitienne puis le Baroque, l’usage de la pointe de métal disparaît presque totalement. Elle est cependant parfois réutilisée de façon inattendue et insolite pour l’époque.
Otto DIX. Paysage d’automne à Randegg, 1933. Pointe d’argent. Crédit : Photo © Galerie d’art Jörg Maass. Berlin.
Otto DIX. Paysage d’automne à Randegg, 1933. Pointe d’argent. Crédit : Photo © Galerie d’art Jörg Maass. Berlin.
Mine de plomb
En 1560, le graphite (ou plombagine) est découvert à Borrowdale (Grande-Bretagne). Imprégné de colle ou de résine, le graphite entre dans la fabrication de mines gainées de bois (cèdre-épicéa). Il est précurseur du célèbre crayon Conté.
Denis BISSANTZ. Les fruitiers. Mine de plomb lavée. – 30 x 23,2. Collection de l’artiste.
Camille LEFEVRE. Pinson. Mine de plomb et rehauts d’aquarelle sur papier canson beige – 23,5 x 21. Donation Camille Lefèvre, 1932. CLD 433.
Crayon Conté
Fin du XVIIIe siècle, les guerres européennes entravent l‘importation du graphite, nécessaire à la fabrication des mines de plomb. Le Français Nicolas-Jacques Conté (1755-1805) invente le crayon qui supplante progressivement la mine de plomb. Les mines du crayon Conté, faites d’argile et de carbure de fer, se fabriquent en plusieurs densités : du HB (très tendre) au 8H (le plus dur). Le crayon graphite « aquarelle » est lavable à l’eau. Sa dilution permet d’obtenir un effet de lavis.
Rappel historique à propos de CARAN D’ACHE
Le célèbre caricaturiste d’origine russe, de son vrai nom Emmanuel Poiré, fut l’auteur du célèbre dessin de presse Un dîner de famille reproduit dans Le Figaro du 13 février 1898. Il met alors en scène la controverse de l’époque : l’affaire Dreyfus. Caran d’Ache fut membre de la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde. Vingt-cinq ans après la mort d’Emmanuel Poiré, un fabriquant suisse donna à ses crayons de couleur le nom de « Caran d’Ache ». Caran d’Ache signifie crayon en russe (карандаш).
Rappel historique à propos de CARAN D’ACHE
Le célèbre caricaturiste d’origine russe, de son vrai nom Emmanuel Poiré, fut l’auteur du célèbre dessin de presse Un dîner de famille reproduit dans Le Figaro du 13 février 1898. Il met alors en scène la controverse de l’époque : l’affaire Dreyfus. Caran d’Ache fut membre de la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde. Vingt-cinq ans après la mort d’Emmanuel Poiré, un fabriquant suisse donna à ses crayons de couleur le nom de « Caran d’Ache ». Caran d’Ache signifie crayon en russe (карандаш).