LES SUPPORTS
Aux surfaces pariétales de la Préhistoire succèdent les premiers supports mobiles : les tablettes d’argile, le papyrus, le parchemin, et également le vélin.
Avant sa production par l’homme, le papier existait déjà dans la nature, fabriqué par un insecte : la guêpe. Cette dernière mâche des feuilles qui, mêlées à sa salive, forment une pâte. Etendue et séchée au soleil, la pâte devient du papier, matériau du nid collectif.
Invention chinoise, la technique de fabrication du papier est améliorée, en 105 après Jésus-Christ, par le haut-fonctionnaire Cai Lun. Il utilise la fibre végétale du mûrier, ou encore celle du bambou, qui est alors macérée puis étalée sur un moule poreux. Les Chinois gardent le monopole de fabrication du papier pendant plus de 400 ans. Au XIe siècle, ils recyclent déjà le papier usagé. Partis conquérir l’Asie, les Arabes découvrent à Samarcande, en 751, les moulins à papier. Il faudra attendre les Croisades pour que l’Occident le découvre à son tour. L’invention de l’imprimerie vers 1454 favorise ensuite définitivement son essor.
Dans les moulins à papier, la pâte, nécessaire à la fabrication feuille par feuille, s’obtient en broyant le chiffon (lin et chanvre). On obtient alors un papier artisanal de grande qualité. La fabrication évolue ensuite lentement, au gré des améliorations techniques, pour atteindre ensuite son plein essor industriel au XIXe après l’invention de la première machine à papier par le Français Louis Robert en 1798.
Supports insolites et occasionnels
Le besoin d’une notation immédiate, sur le vif, peut parfois conduire à l’utilisation de supports insolites. Giovanni Boldini (1842-1931) dessinait ainsi, au cours de ses promenades, sur les manchettes empesées de ses chemises. Auguste Rodin fit ses premiers croquis de danseuses Khmer sur du papier utilisé pour l’emballage des olives. Il dessina également dans les marges de livres, sur la nappe de restaurant, voire même dans le creux de sa main.
Denis BISSANTZ. La cuvotte. Pierre noire et craie. – 14 x 17,8. Pierre noire et craie. Collection particulière.
DE NOMBREUSES DISCIPLINES ONT RECOURS AU DESSIN
- L’anatomie et, par extension, la médecine ;
- La botanique ;
- Le génie mécanique avec le dessin technique ou dessin industriel ;
- L’archéologie, l’architecture, la topographie ;
- La presse satyrique avec le portrait-charge ;
- La justice avec le croquis d’audience ;
- Le cinéma avec le storyboard inventé par Georges Méliès ;
- L’histoire avec, par exemple, les dessins de batailles d’Adam-François Van der Meulen et Charles Parrocel ;
- La politique où le dessin peut être à la fois un témoignage et un acte de survie, comme pour Léon Delarbre en déportation, mais également une arme au service du caricaturiste Syrien Ali Ferzat pour dénoncer la corruption et la répression ;
- La bande-dessinée et le cartoon ;
- La haute-couture avec les croquis de mode ;
- La sculpture où le dessin est une étape indispensable qui permet à l’artiste d’effectuer ses recherches ;
- La fresque et la peinture de chevalet utilisent des dessins préparatoires :
o Un modello est ainsi la première pensée du tableau. Il s’agit d’une maquette de petite échelle présentée au commanditaire et souvent mise aux carreaux pour être reproduite sur la toile.
o Un ricordi est une trace postérieure au tableau achevé.
o Un modello est ainsi la première pensée du tableau. Il s’agit d’une maquette de petite échelle présentée au commanditaire et souvent mise aux carreaux pour être reproduite sur la toile.
o Un ricordi est une trace postérieure au tableau achevé.
« On peut dire que sans l’art du dessin, l’histoire naturelle et l’anatomie (et combien d’autres sciences) auraient été impossibles »
Georges Cuvier
Dessin d’architecte : Marché couvert Fréry. – 98 x 66. Archives municipales de Belfort. 2Fi0111.
Henri GARNIER, Roger Comte, Archives municipales de Belfort. 1Z11
Georges Cuvier
Dessin d’architecte : Marché couvert Fréry. – 98 x 66. Archives municipales de Belfort. 2Fi0111.
Henri GARNIER, Roger Comte, Archives municipales de Belfort. 1Z11