Avec les membres de l'OPABT, nous avons abordé l'enfance. Il s'agissait d'un travail au-delà de la remémoration ou du témoignage, de l'autobiographie ou du texte exutoire.
Pour plonger dans le thème, nous avons regardé deux extraits de films donnant la parole à un enfant : D'amore si vive, de Silvano Agosti, et un document de l'INA exposant l'entretien de Marguerite Duras avec le petit François – deux visions de l'enfance presque antinomiques, la voix crue, pulsionnelle, sexuelle d'un côté, celle policée, sous contrôle et conforme de l'autre.
L'enfance de chacun des participants s'est ainsi ouverte sur l'universel ou la fiction, dépassant la simple expression de soi, constituant un matériau littéraire, fictif, narratif, philosophique, linguistique et non plus uniquement psychologique et mnésique.
Pour le côté formel, nous avons exploré la langue de Florence Pazzottu, notamment avec des extraits de “Petite” et de “attendu que”. Le procédé anaphorique qui anime ces deux textes a servi de base à l'incitation d'écrire, orientée aussi par d'autres propositions structurelles ou stylistiques facultatives.
Séverine Daucourt-Fridriksson